Un nouveau rebondissement secoue l’Affaire Lydol, du nom de l’artiste camerounaise dont le père, Nwafo Dagobert, est présumé responsable du meurtre du petit Mathis, âgé de six ans. Alors que l’opinion publique s’enflamme, le principal suspect affirme aujourd’hui ne garder aucun souvenir des faits, invoquant une amnésie passagère due à un état d’ivresse avancé.
Selon plusieurs sources proches du dossier, Nwafo Dagobert aurait déclaré aux enquêteurs qu’il ne se souvient de rien. Ce revirement survient alors qu’il est actuellement hospitalisé au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Yaoundé depuis le samedi dernier. L’homme, que certains habitants du quartier affirment avoir vu dans un état second ce jour-là, se retranche désormais derrière un black-out mental attribué à une consommation excessive d’alcool.
Un climat de peur et de silence
Le contexte entourant cette affaire semble s’alourdir d’un climat d’intimidation et de silence. Plusieurs témoins potentiels auraient fui le quartier ou refusent de coopérer avec les forces de l’ordre. Des rumeurs persistantes suggèrent que les personnes ayant tenté de maîtriser ou de violenter le présumé coupable après le drame seraient elles-mêmes désormais en fuite.« Le criminel sera libre faute de témoins », s’indigne Sébastien G. Eloundou, analyste politique et activiste, qui ne cache pas son scepticisme face à l’évolution de l’enquête. Il évoque même des interventions supposées de « hauts lieux » visant à alléger le sort judiciaire du père de l’artiste.
Plaidoyer d’une avocate engagée.
L’avocate et militante des droits humains, Me Michèle Ndoki, s’est exprimée pour la première fois sur cette affaire à travers une longue publication. Bien qu’elle se dise profondément touchée par le drame, elle interroge le rôle de la justice et la capacité de la société à consoler face à l’horreur :« Faire d’un tel moment, qui vient secouer toutes nos croyances par rapport à l’humanité, un moment de communication politique… J’ai du mal, quoi qu’on me dise », confie-t-elle avec retenue.
Elle appelle à une introspection collective, refusant d’embrasser le cynisme ou l’indifférence. « Des kilomètres de lignes seront écrites, des heures de mots prononcés.
Ça ne le ramènera pas, ne réparera rien. Pourra-t-on au moins un jour parler de réconfort, de consolation ? », conclut-elle.
Vers un procès compromis ?
Alors que la colère gronde sur les réseaux sociaux et que la rumeur d’une libération imminente enfle, les Camerounais s’interrogent : la justice fera-t-elle son œuvre ?
La thèse de l’amnésie, brandie comme stratégie de défense, pourrait-elle véritablement atténuer la responsabilité pénale de l’accusé dans un crime aussi abject ?Une chose est certaine : l’Affaire Lydol ne cesse de choquer et de diviser. À mesure que les faits se précisent ou s’obscurcissent l’opinion publique réclame vérité, justice et surtout… que la mémoire collective ne s’efface pas, elle.