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Bangui- Refus populaire: les Centrafricains disent non a Touadéra

Dans une démonstration rare d’unité et de détermination, plusieurs milliers de Centrafricains ont battu le pavé ce vendredi matin à Bangui pour dire non à un éventuel troisième mandat du président Faustin-Archange Touadéra. Une marche pacifique, mais ferme, qui révèle la colère sourde d’un peuple aux prises avec des conditions de vie de plus en plus précaires.

Dès l’aube, l’avenue Barthélémy Boganda, artère emblématique de la capitale, a été investie par des citoyens rassemblés à l’appel du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC). Le cortège, encadré par les forces de l’ordre et les Casques bleus de la MINUSCA, s’est ébranlé depuis le siège de la mission onusienne, sous des slogans dénonçant l’absence criante de services de base : eau, électricité, santé, éducation.

« 7e République, il n’y a pas l’eau. 7e République, il n’y a pas le courant », scandait René Constantin, l’un des manifestants. « Le facteur de développement d’abord, c’est l’électricité et l’eau. Mais s’il n’y a pas l’eau, c’est la mort », a-t-il ajouté, résumant un sentiment partagé par beaucoup.

La manifestation, résolument pacifique, s’est arrêtée au pied du monument Barthélémy Boganda, figure tutélaire de la République centrafricaine. C’est là que plusieurs leaders politiques ont pris la parole, galvanisant la foule.

Martin Ziguélé, ancien Premier ministre et porte-parole du BRDC, a salué une mobilisation massive de la jeunesse : « 90% des personnes qui ont marché ce matin sont des jeunes hommes et des jeunes femmes. La jeunesse est consciente de son sort. Aujourd’hui, on veut utiliser un rouleau compresseur composé de Russes, de Wagner, de requins pour l’intimider. Ce troisième mandat là est impossible », a-t-il martelé.

Alors que la Centrafrique reste fragilisée par plus d’une décennie de crise politico-militaire, cette mobilisation inédite apparaît comme un signal fort adressé au pouvoir. Elle reflète une opposition croissante à toute tentative de révision constitutionnelle visant à prolonger le règne de Faustin-Archange Touadéra, élu une première fois en 2016 puis réélu en 2020.

Loin d’être un simple débat politique, cette marche met en lumière le désarroi d’une population confrontée à une pauvreté chronique et à des infrastructures défaillantes. En toile de fond : une lassitude face à l’ingérence étrangère, notamment russe, et une aspiration à un avenir meilleur.

Reste à savoir si ce cri du cœur, résonnant depuis les rues de Bangui, sera entendu au sommet de l’État.

 

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À propos Berdiane Tchoubou

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