Le Parc national de Bouba Ndjidda, joyau de la biodiversité camerounaise, entre dans une nouvelle ère. Le 2 mai 2025, Gilbert Oum Ndjock a officiellement été installé à la tête de cette aire protégée emblématique, située dans la région du Nord.
La cérémonie d’installation, présidée par le préfet du Mayo-Rey, Amadou Zarma, s’est tenue à la base-vie de Koum, en présence des autorités administratives et judiciaires locales, ainsi que des partenaires techniques tels que GIZ BSB Yamoussa et WCS BSB.
Le nouveau conservateur succède à Patrick Serge Tadjo Folack, appelé à d’autres fonctions dans le parc national du Faro, après plus de cinq années à la tête de Bouba Ndjidda. À l’occasion, le préfet a salué les efforts de son prédécesseur tout en invitant son remplaçant à poursuivre les chantiers entamés pour la préservation de cet espace naturel stratégique.
Un trésor écologique à préserver
S’étendant sur 220 000 hectares en bordure du Tchad, Bouba Ndjidda est le plus vaste parc national du Cameroun. Isolé mais d’une richesse exceptionnelle, il abrite la quasi-totalité des espèces de la savane arborée sahélienne : lions, éléphants, girafes, panthères, hyènes, phacochères, buffles, hippopotames, et plus de 300 espèces d’oiseaux. On y compte également 11 espèces d’antilopes, dont l’élan de Derby, la plus grande d’Afrique.
Malgré sa faible notoriété par rapport au parc de Waza, Bouba Ndjidda reste le dernier sanctuaire complet de la faune sahélienne au Cameroun. Il est aussi un maillon vital dans le corridor transfrontalier de conservation qu’il forme avec le parc Sena Oura au Tchad.
Entre espoir et vigilance
Mais le parc n’a pas échappé aux tragédies. En 2012, plus de 200 éléphants y ont été tués par des braconniers venus du Soudan, marquant à jamais l’histoire de cette aire protégée. Depuis, les autorités et partenaires internationaux redoublent d’efforts pour renforcer la surveillance, améliorer les infrastructures et promouvoir l’écotourisme. Le site voisin de Managna, avec ses empreintes de dinosaures, offre un potentiel unique de développement.
Avec cette passation de commandement, un nouveau chapitre s’ouvre pour le Parc national de Bouba Ndjidda. Gilbert Oum Ndjock aura la lourde responsabilité de conjuguer protection environnementale, sécurité et développement durable, dans un contexte encore marqué par les menaces de braconnage et l’isolement géographique du site.