Le développement des infrastructures de transport au Cameroun connaît un nouvel élan décisif avec la signature imminente d’un important accord de prêt entre le gouvernement camerounais et la Banque Islamique de Développement (BID).
En effet, le Président de la République, Paul Biya, a signé le 8 avril 2025 le décret n°2025/118 habilitant le Ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire à engager officiellement le pays dans cet accord stratégique.
Ce prêt, d’un montant de 163,68 millions d’euros soit environ 107,4 milliards de francs CFA , est destiné à financer la réalisation d’un projet routier majeur : la construction du tronçon Ngatt-Febadi-Likok. Ce segment constitue la Phase II du corridor routier Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré, un axe d’une importance cruciale pour la connectivité territoriale, le désenclavement des régions centrales et septentrionales, ainsi que pour le développement socio-économique global du Cameroun.
Une route stratégique pour l’intégration nationale
Le corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Tibati-Ngaoundéré est une colonne vertébrale du réseau routier national. En reliant le Centre à l’Adamaoua, il facilite non seulement la circulation des personnes et des biens, mais il sert aussi de vecteur de dynamisation des échanges commerciaux et agricoles entre les régions. Le tronçon Ngatt-Febadi-Likok, objet du présent financement, vient combler un vide infrastructurel tout en renforçant la sécurité, la fluidité et la fiabilité du transport terrestre dans le pays.
Dans un pays où les défis logistiques freinent encore l’essor économique, une telle infrastructure pourrait avoir un effet multiplicateur sur les secteurs clés comme l’agriculture, l’élevage, le commerce transfrontalier et les services. Elle permettra également une meilleure intégration régionale, notamment avec les pays voisins de la sous-région d’Afrique centrale.
Une coopération renouvelée avec la Banque Islamique de Développement
La Banque Islamique de Développement, partenaire historique du Cameroun, renouvelle à travers cet accord sa confiance dans la vision de développement portée par les autorités camerounaises. Le soutien de cette institution financière multilatérale témoigne également de l’alignement du projet sur les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment en ce qui concerne les infrastructures résilientes, la croissance économique inclusive et l’aménagement du territoire.
L’engagement de la BID s’inscrit dans un cadre de coopération technique et financière qui vise non seulement à injecter des ressources dans les projets structurants, mais aussi à appuyer la mise en œuvre de mécanismes de gestion et de suivi efficaces, gages de la durabilité des investissements.
Une signature stratégique pour le développement
Le décret présidentiel précise que le ministre en charge de l’Économie, muni d’une délégation de signature, est habilité à conclure cet accord de prêt dans le strict respect des dispositions légales en vigueur. Cette décision s’appuie sur la loi de finances pour l’exercice 2025 (loi n°2023/013 du 23 décembre 2024), ainsi que sur le décret n°2011/408 du 9 décembre 2011 portant organisation du gouvernement, modifié en 2018.
La célérité dans l’enregistrement et la publication du décret, tel qu’indiqué dans son article 2, montre l’importance stratégique que le gouvernement accorde à ce projet. Il s’agit non seulement de respecter les engagements vis-à-vis des bailleurs de fonds, mais également de rassurer les populations concernées sur la volonté de l’État d’apporter des réponses concrètes à leurs besoins en matière d’infrastructure.
Un levier de croissance et d’emplois
La réalisation du tronçon Ngatt-Febadi-Likok va générer de nombreux emplois directs et indirects, notamment dans les secteurs du BTP, du transport, et des services. Elle permettra également une amélioration de l’accès aux marchés pour les producteurs ruraux, réduira le coût du transport, et contribuera à la réduction de la pauvreté dans les zones traversées.
Ce projet, une fois achevé, viendra s’ajouter aux multiples efforts engagés dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30), qui vise à faire du Cameroun un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité.
Une vision cohérente de l’avenir
Au-delà de l’infrastructure physique, ce financement symbolise l’orientation stratégique du Cameroun vers des partenariats responsables et une gestion rigoureuse des finances publiques. Il incarne également une volonté politique claire : doter le pays de moyens modernes pour son développement, dans un contexte de transformation économique et de compétitivité régionale accrue.
Le décret du 8 avril 2025 n’est donc pas une simple formalité administrative. Il marque une étape concrète dans la marche vers un Cameroun plus connecté, plus solidaire et plus prospère.
Decret presidentiel