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Cameroun – Camtel et le recrutement payant : Une opportunité ou une arnaque déguisée ?

L’annonce aurait pu passer inaperçue, comme tant d’autres appels à candidatures. Pourtant, le recrutement lancé par Cameroon Telecommunications (Camtel) pour le poste d’Assistant(e) de Direction suscite une vague d’indignation. La raison ? Un frais d’étude de dossier fixé à 10 000 FCFA, exigé aux candidats avant même d’être considérés pour le poste.

Dans un contexte où le chômage des jeunes atteint des sommets au Cameroun, cette exigence passe mal. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui dénoncent une « arnaque déguisée », un « péage imposé aux demandeurs d’emploi » ou encore une « exploitation honteuse du désespoir des jeunes diplômés ». La pilule est d’autant plus difficile à avaler que les recrutements dans la fonction publique et les grandes entreprises sont généralement gratuits.

Camtel se défend face aux accusations

Face au tollé provoqué par cette annonce, Camtel n’a pas tardé à réagir. L’entreprise publique explique que les 10 000 FCFA demandés couvrent uniquement les frais d’étude des dossiers et assure que « aucun autre paiement n’est exigé ». Dans un communiqué, l’entreprise insiste sur le fait que cette somme vise à « garantir un processus de sélection rigoureux et structuré » et à « éviter les candidatures fantaisistes ».

Mais pour les sceptiques, cette justification ne tient pas la route. Pourquoi faire payer un service qui, ailleurs, est totalement gratuit ? L’examen des candidatures ne fait-il pas partie des responsabilités normales d’un recruteur ? Certains experts en ressources humaines rappellent que, dans le monde professionnel, c’est plutôt l’entreprise qui investit pour recruter les meilleurs talents, et non l’inverse.

Un précédent dangereux ?

Si Camtel persiste avec cette approche, cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle norme inquiétante où les candidats devront systématiquement payer pour avoir une chance d’accéder à un emploi. Une telle pratique créerait une discrimination économique flagrante : seuls ceux qui peuvent se permettre de payer pourraient postuler, excluant ainsi une grande partie des jeunes diplômés en difficulté financière.

Les autorités et les instances de régulation du travail vont-elles se saisir de cette affaire ? En attendant, la polémique continue d’enfler, et beaucoup espèrent que Camtel reviendra sur sa décision pour éviter de ternir son image. Une chose est sûre : ce recrutement laissera des traces et pourrait bien redéfinir les pratiques en matière d’embauche au Cameroun.

 

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À propos Berdiane Tchoubou

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