L’onde de choc provoquée par la condamnation de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) dans l’affaire Antonio Conceiçao continue de secouer le paysage sportif national.
Après la diffusion d’un communiqué du Ministère des Sports et de l’Éducation Physique (MINSEP) imputant la responsabilité de cette condamnation à la FECAFOOT, l’instance faîtière du football camerounais a riposté avec un communiqué cinglant, révélant des détails troublants sur cette affaire qui met en lumière les tensions entre les deux institutions.
Un conflit aux conséquences financières lourdes
Dans son communiqué officiel, la FECAFOOT dénonce des inexactitudes dans la communication du MINSEP, tout en confirmant que la somme de 1 212 336 810 FCFA a été mise à disposition pour régler les émoluments de l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables, Antonio Conceiçao. Cette condamnation résulte d’une décision de la Commission du Statut du Joueur de la FIFA, qui a donné gain de cause au technicien portugais après la résiliation de son contrat par le Cameroun.
Qui a réellement pris la décision de limoger Conceiçao ?
Contrairement aux accusations portées contre la FECAFOOT, celle-ci rappelle que la résiliation du contrat de Conceiçao a été actée par le Président de la République, Paul Biya, en raison de résultats jugés insuffisants. Cette décision a été mise en œuvre par le gouvernement à travers le Ministère des Sports lors d’une réunion du 14 juillet 2022, suivie d’une autre le 22 juillet 2022. Ainsi, la FECAFOOT insiste sur le fait qu’elle n’a été que l’intermédiaire administratif exécutant une décision prise à un plus haut niveau.
Un précédent récurrent dans l’histoire du football camerounais
La FECAFOOT souligne que la situation d’Antonio Conceiçao n’est pas un cas isolé. Depuis quinze ans, plusieurs sélectionneurs des Lions Indomptables, dont Javier Clemente, Volker Finke, Hugo Broos et Clarence Seedorf, ont été démis de leurs fonctions dans des conditions similaires, entraînant des pertes financières importantes pour l’État. La seule exception notable reste le cas de Rigobert Song, dont le contrat, négocié en impliquant directement la FECAFOOT, a évité les litiges aux conséquences lourdes.
La FECAFOOT contre-attaque face aux accusations du MINSEP
Dans une posture de défense, la FECAFOOT rejette avec force les accusations de « manque de responsabilité » et de « gestion impulsive » portées contre elle. L’instance dirigée par Samuel Eto’o affirme que ses décisions sont toujours prises sur la base du droit, de la vérité et de la justice. En réponse aux propos du Chef de la Cellule de Communication du MINSEP, la Fédération rappelle son alignement total sur les directives du Chef de l’État et invite toutes les parties prenantes à adopter une posture de collaboration et de responsabilité.
Une crise qui révèle des failles structurelles
Ce bras de fer entre la FECAFOOT et le MINSEP met en lumière des dysfonctionnements récurrents dans la gestion du football camerounais, notamment en matière de prise de décisions et de gestion contractuelle des sélectionneurs. Si la FECAFOOT tente de se dégager de toute responsabilité, le conflit souligne la nécessité d’une meilleure coordination entre les institutions sportives du pays afin d’éviter de futures condamnations coûteuses et nuisibles à l’image du Cameroun sur la scène internationale.
L’affaire Conceiçao est loin d’être un simple désaccord administratif. Elle expose les tensions profondes qui minent le football camerounais.