Le Cameroun est en deuil. Sa Majesté Bell Luc René, ancien Délégué Général à la Sûreté Nationale (DGSN), ancien gouverneur et sénateur, s’est éteint ce matin, à l’âge de 77 ans, des suites d’une longue maladie.
Ce haut commis de l’État laisse derrière lui une empreinte marquante dans l’administration publique et la sphère politique nationale.
Né le 29 janvier 1948 à Makak, dans le département du Nyong-et-Kéllé (région du Centre), Luc René Bell s’est distingué très tôt par son sens du devoir et son attachement aux valeurs républicaines. Après l’obtention de son baccalauréat en juin 1970, il intègre l’École Nationale Supérieure de Police, où il est formé comme officier de police dès 1971. Sa quête d’excellence le conduit ensuite à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), d’où il sort diplômé en 1980 en qualité d’administrateur civil.
Au fil des décennies, Luc René Bell gravit avec rigueur et mérite les échelons de l’administration. Il débute comme Chef du Bureau du Personnel, puis devient Chef du Secrétariat Particulier du ministre de la Jeunesse et des Sports, Félix Tonyè Mbog, en 1974. Sa carrière se poursuit au sein des services territoriaux, où il occupe successivement les postes de Chef de Division Administrative et Juridique dans la province du Centre-Sud, puis 1er adjoint préfectoral à Monatélé.
Sa trajectoire prend une dimension nationale lorsqu’il est nommé Secrétaire Général de la province du Sud, fonction qu’il occupe jusqu’au 5 février 1988. En 1992, il est promu Gouverneur de la région du Nord-Ouest, avant de prendre les rênes de la région de l’Ouest en octobre 1996.
Le sommet de sa carrière administrative sera atteint en décembre 1997 lorsqu’il est nommé Délégué Général à la Sûreté Nationale, un poste stratégique qu’il occupera jusqu’en mars 2000. Homme de conviction et de loyauté politique, Bell Luc René est également une figure majeure du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), dont il est membre titulaire du Comité central depuis le 13 juin 1984.
En avril 2013, il est élu sénateur et siégera au sein de la chambre haute du Parlement jusqu’à son décès, demeurant un acteur discret mais influent du débat politique national.
Avec le décès de Luc René Bell, le Cameroun perd une figure respectée de son administration et de sa classe politique. Un homme dont la trajectoire, entre engagement institutionnel et fidélité à la République, restera longtemps une source d’inspiration pour les générations futures.