Le village de Sikoum, situé dans la commune de Dibamba, a été le théâtre d’une découverte macabre qui a révélé l’ampleur d’un réseau criminel particulièrement violent. Plusieurs corps et squelettes humains ont été retrouvés dans la brousse, mettant en lumière une série d’assassinats méthodiquement planifiés par deux gangs opérant sur l’axe de la nationale n°3.
Un mode opératoire froidement exécuté
Les criminels, répartis en deux groupes de trois hommes âgés de 25 à 35 ans, ont avoué avoir mis en place une stratégie bien rodée pour attirer et neutraliser leurs victimes. Armés de machettes, d’une fronde en caoutchouc et d’un mouchoir pour étouffer les cris, ils ciblaient principalement des conducteurs de motos qu’ils attiraient dans des zones isolées avant de les exécuter. L’objectif était clair : s’emparer des engins et disparaître sans laisser de traces.
Les enquêtes menées par les services de recherches criminelles du Littoral, sous la direction du commissaire Essono Edou Arsène Gérard, ont permis de remonter la piste des assassins et de procéder à leur arrestation. Une reconstitution des faits a été organisée en présence du préfet du département de la Sanaga-Maritime et sous le regard médusé des populations locales.
Une prise de conscience et des interrogations
Si l’arrestation des criminels constitue une avancée significative, elle soulève néanmoins des questions sur l’inaction et le silence des autorités politiques et judiciaires. Un mois après la découverte des corps, aucune déclaration officielle n’avait encore été faite. Une attitude dénoncée par le président du MRC, Maurice Kamto, qui parle d’un « silence coupable » face à des actes d’une telle atrocité.
Le commissaire divisionnaire Hombé Paul a, pour sa part, rassuré les populations en annonçant la mise en place de nouvelles mesures sécuritaires et en appelant à une collaboration accrue entre les habitants et les forces de l’ordre.
Un signal fort pour la justice
Les criminels, désormais entre les mains de la justice, devront répondre de leurs actes devant le procureur de la République. Leur arrestation marque une avancée dans la lutte contre le grand banditisme dans la région, mais elle rappelle aussi l’urgence d’un renforcement des dispositifs sécuritaires pour éviter que de tels drames ne se reproduisent.
L’affaire de Sikoum est un signal fort pour les autorités : la sécurité des citoyens doit être une priorité, et les populations attendent désormais que justice soit rendue avec la plus grande rigueur.