Le sort de Marc Brys à la tête des Lions Indomptables est plus que jamais incertain. Alors que l’équipe nationale camerounaise doit bientôt entamer les éliminatoires du Mondial 2026, une bataille d’influence se joue en coulisses entre la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et le ministère des Sports.
Selon les informations de Équinoxe TV, le ministre des Sports, le Pr. Narcisse Mouelle Kombi, a reçu ce mercredi les membres du Comité exécutif de la FECAFOOT, menés par Céline Eko, première vice-présidente de l’instance. Si aucun commentaire n’a filtré à l’issue de cette rencontre, la fédération n’a pas tardé à éclaircir sa position lors d’une conférence de presse au siège de l’organisation.
Un entraîneur accusé d’insubordination et de mépris
« Nous avons remis au ministre un document énumérant 10 manquements de l’entraîneur sélectionneur de l’équipe nationale, Marc Brys, notamment son insubordination et son mépris », a déclaré le Professeur Nkou Mvondo, membre du Comité exécutif de la FECAFOOT.
Ces accusations font écho aux tensions qui entourent le technicien belge depuis sa nomination controversée. Son recrutement, imposé par le ministère des Sports sans l’aval de la FECAFOOT, a plongé le football camerounais dans une crise de gouvernance où chaque camp campe sur ses positions.
La situation s’est encore tendue après une déclaration de Marc Brys, le 27 janvier dernier, à l’issue du tirage au sort de la CAN 2025 au Maroc. L’entraîneur belge avait affirmé ne pas avoir peur de Samuel Eto’o ni des futurs adversaires du Cameroun. Une sortie qui n’a pas été du goût de la FECAFOOT.
« Il veut dire que son premier adversaire, c’est la Fédération Camerounaise de Football. Ça signifie qu’il nous accuse d’être contre l’équipe nationale du Cameroun. Nous disons que pour l’honneur du Cameroun, il faut que cela cesse », a fustigé Nkou Mvondo.
Un bras de fer qui prend une tournure politique
Face à la pression de la FECAFOOT, le ministre des Sports a préféré temporiser. D’après des sources proches du dossier, il aurait indiqué à ses interlocuteurs qu’il devra se référer à la présidence de la République avant de trancher sur l’avenir de Marc Brys.
En attendant, Samuel Eto’o et son comité exécutif ont convoqué une réunion de crise pour le 14 mars 2025, au cours de laquelle la situation du sélectionneur sera examinée.
Une crise à l’aube d’échéances cruciales
Cette polémique intervient à un moment critique. Marc Brys doit bientôt retrouver son groupe pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Les Lions Indomptables affronteront l’Eswatini le 17 mars à l’extérieur, avant de recevoir la Libye le 24 mars.
Un limogeage de Brys à quelques semaines de ces rencontres pourrait fragiliser l’équipe et nuire à la préparation des joueurs. Mais le maintien de l’entraîneur belge, dans un contexte aussi explosif, semble tout aussi périlleux.
Le Cameroun est donc face à un dilemme : préserver la stabilité sportive ou solder une crise institutionnelle qui ne cesse de s’envenimer. Une chose est sûre, la bataille pour le contrôle des Lions Indomptables est loin d’être terminée.
