fbpx

Cameroun – Fermeture des églises illégales : Coup de balai à Yaoundé IV, l’État durcit le ton

L’arrondissement de Yaoundé IV est en pleine opération de fermeture massive d’églises illégales. Sous l’impulsion du Ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, l’autorité administrative locale, Elvis Akondi, a procédé à la fermeture de 188 lieux de culte jugés non conformes à la réglementation en vigueur.

Cette action s’inscrit dans une vaste campagne de régulation du paysage religieux, visant à mettre un terme à la prolifération des églises dites de réveil fonctionnant sans autorisation.

Un rappel à l’ordre venu du sommet de l’État

Lors de la conférence semestrielle des gouverneurs de régions en décembre 2024, le Minat Paul Atanga Nji avait annoncé un tour de vis contre les pratiques illégales de certaines églises, dénonçant celles qui, selon lui, défient l’autorité de l’État. Aujourd’hui, ces paroles se traduisent en actes, avec une répression qui touche près d’un tiers des 615 églises en activité dans l’arrondissement concerné.

Cette vague de fermetures repose sur un cadre légal strict. Au Cameroun, seule une autorisation présidentielle peut officialiser l’existence d’une église. Or, selon le Minat, 48 décrets d’autorisation ont été signés à ce jour, alors que la création de nouveaux lieux de culte se multiplie sans cadre officiel. Depuis 2010, aucune nouvelle église n’a été validée par le président Paul Biya, malgré des centaines de demandes en attente d’approbation.

Une régulation sous tension

Face à cette situation, de nombreuses interrogations émergent. Pourquoi ces demandes restent-elles sans réponse alors que l’administration sanctionne les églises non reconnues ? Le Minat, pourtant chargé de recommander au président les dossiers à approuver, n’a pas précisé combien d’entre elles sont encore en instance.

Paul Atanga Nji a néanmoins été clair : « La pause de la tolérance administrative est terminée. » selon nos confrères de SBBC. Un message qui réaffirme la volonté du gouvernement de reprendre le contrôle sur un secteur religieux en pleine expansion, souvent critiqué pour son manque de régulation.

Vers un assainissement du paysage religieux ?

Si l’État met en avant la nécessité de régulariser le fonctionnement des églises, cette opération de fermeture massive soulève des débats sur la liberté de culte et la transparence des procédures d’autorisation. Certains observateurs dénoncent une gestion opaque et une application sélective des règles.

En attendant, à Yaoundé IV, le coup de balai est lancé. D’autres localités pourraient suivre, au gré d’une politique de contrôle qui semble désormais irréversible.

🎥 Suivez-nous sur YouTube !

À propos Berdiane Tchoubou

Laisser un commentaire