Une gestion chaotique qui fragilise l’avenir du sport roi
Depuis 2011, la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) a dépensé 2,3 milliards FCFA en indemnités de licenciement d’entraîneurs, un chiffre qui suscite indignation et incompréhension au sein de l’opinion publique.
Derrière ces chiffres, une gestion financière jugée désastreuse, marquée par des limogeages intempestifs et des contrats signés à la hâte, souvent au détriment des finances du football camerounais.
Des licenciements à prix d’or
Le cas le plus retentissant demeure celui d’Antonio Conceição, remercié en février 2022 après seulement 17 mois à la tête des Lions Indomptables. Son éviction a coûté 1,2 milliard FCFA, soit plus de la moitié du montant total dépensé depuis 2011 en indemnités.
Avant lui, plusieurs techniciens étrangers avaient déjà bénéficié de parachutes dorés :
Clarence Seedorf (Pays-Bas), licencié en juillet 2019 après 11 mois de service : 325 millions FCFA
Patrick Kluivert (Pays-Bas), son adjoint, évincé à la même période : 124 millions FCFA
Volker Finke (Allemagne), entraîneur de 2013 à 2015 : 200 millions FCFA
Ibrahim Tanko (Ghana), ancien adjoint de Seedorf, limogé en 2018 : 207 millions FCFA
Une gestion financière sous le feu des critiques
Ces chiffres astronomiques posent la question de la soutenabilité économique du modèle de gestion actuel. De nombreux observateurs du football camerounais s’interrogent sur la pertinence de ces dépenses colossales, alors que les infrastructures sportives et la formation des jeunes talents souffrent d’un manque de financement.
La FECAFOOT, régulièrement critiquée pour son opacité et son manque de vision à long terme, peine à rassurer. L’absence d’un cadre clair pour le recrutement et la gestion des contrats des entraîneurs entraîne des décisions coûteuses et inefficaces qui fragilisent encore davantage le football camerounais.
Un appel à la réforme
Face à cette hémorragie financière, de nombreuses voix s’élèvent pour exiger une refonte profonde des pratiques en vigueur. Plusieurs propositions émergent :
Mettre fin aux recrutements précipités et établir des contrats plus équilibrés
Privilégier la stabilité technique en laissant aux entraîneurs le temps de bâtir un projet
Investir dans le football local, notamment dans la formation et les infrastructures
Alors que le Cameroun s’apprête à accueillir de nouvelles compétitions internationales, ces révélations jettent une ombre sur la gestion du sport roi. Le pays peut-il encore se permettre de gaspiller ses ressources ? À l’heure où les supporters demandent des comptes, la FECAFOOT devra impérativement revoir sa copie.
Une chose est sûre : le football camerounais a besoin d’une révolution, et non d’une spirale de gâchis financiers.