Le Comité de Surveillance Multilatérale de la CEMAC a lancé une mission d’évaluation au Cameroun, s’étendant sur deux semaines, pour analyser en profondeur sa santé économique et financière. Cette démarche vise à garantir une trajectoire de croissance durable, résiliente et inclusive, essentielle pour la création d’emplois et l’amélioration du niveau de vie des populations.
INDICATEURS CLÉS ET FEUILLE DE ROUTE RÉGIONALE
Cette évaluation se concentrera sur des indicateurs macroéconomiques fondamentaux : le solde budgétaire de référence, le taux d’endettement, les arriérés, et l’inflation. À titre d’exemple, le Cameroun affichait un taux d’endettement d’environ 45,6% du PIB à fin décembre 2024, avec une inflation autour de 4,5% sur la même période. Ce travail s’effectue en étroite collaboration avec les administrations camerounaises et les organismes responsables de la mise en œuvre des réformes politiques et structurelles.
Comme l’a souligné Roland Marc Lontsi Tchoffo, directeur de la statistique, l’enjeu est de taille pour cette union monétaire : « Nous sommes dans une union monétaire avec une monnaie commune. Il est important que les politiques budgétaires et les politiques économiques puissent converger, afin de s’assurer que l’ensemble des politiques qui sont menées au niveau des États n’ait pas des effets pervers sur la politique monétaire qui est commune. »
Il a également rappelé les directives essentielles issues de la Conférence des Chefs d’État de la CEMAC, tenue à Yaoundé en décembre 2024. Lors de ce sommet, les leaders de la sous-région ont prescrit des mesures fortes pour renforcer la résilience des économies de la zone. Parmi ces résolutions figuraient la nécessité de diversifier les économies trop dépendantes des exportations de pétrole brut, l’investissement prioritaire dans l’agriculture, la technologie et les énergies renouvelables, l’accélération des projets d’infrastructures (transport, énergie, numérique) via des partenariats public-privé, et la mise en place de filets de sécurité sociale pour protéger les populations vulnérables.
Les résultats de cette évaluation devraient catalyser la convergence des économies de la sous-région, dans un contexte économique mondial complexe mais où la situation semble désormais mieux maîtrisée.
