Dans un revirement inattendu, l’État du Cameroun a décidé d’intervenir dans le litige financier opposant la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) à l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables, Antonio Conceição.
Cette décision vise à préserver l’image du football camerounais et à éviter de lourdes sanctions de la FIFA et de la CAF, qui menaçaient d’exclure le pays des compétitions internationales.
Une intervention étatique pour éviter la catastrophe
Depuis plusieurs mois, la FECAFOOT était dans l’incapacité de s’acquitter des sommes imposées par diverses instances juridiques du football international. Après une série de condamnations par la Chambre du Statut du Joueur de la FIFA, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) et le Tribunal Fédéral Suisse, la fédération devait verser 1 850 859,89 euros (soit environ 1,2 milliard de FCFA) à Antonio Conceição pour rupture abusive de contrat.
Face à l’accumulation des pénalités et aux relances répétées, notamment celles du 12 janvier et du 13 février 2024, l’État camerounais a choisi d’assumer cette dette à la place de la FECAFOOT. Cette prise en charge exceptionnelle a été rendue possible grâce à l’implication personnelle du Président de la République, soucieux de protéger l’image des Lions Indomptables et du sport camerounais en général.
Des fonds publics mobilisés pour réparer une gestion hasardeuse
Bien que cette dette relève de la seule responsabilité de la FECAFOOT, le gouvernement a estimé qu’il était impératif d’intervenir pour éviter l’humiliation d’une suspension par la FIFA. Cette initiative met cependant en lumière les lacunes de la gestion de la FECAFOOT, accusée d’avoir pris une décision précipitée et mal calculée en licenciant Antonio Conceição sans prévoir les conséquences financières.
L’État rappelle ainsi que d’importants moyens financiers sont investis chaque année dans le football national, et exhorte la FECAFOOT à une gestion plus rigoureuse et responsable. La fédération est appelée à éviter à l’avenir toute décision impulsive qui pourrait ternir l’image du Cameroun et engendrer des dépenses inutiles pour le Trésor public.
Vers une meilleure gouvernance du football camerounais ?
Cette affaire relance le débat sur la gestion des instances sportives au Cameroun et leur autonomie financière. Alors que l’État prend en charge une dette qui ne lui incombait pas directement, la question de la gouvernance et de la responsabilité des dirigeants du football camerounais reste entière.
Si cette intervention permet d’éviter une crise immédiate, elle met aussi en évidence la nécessité d’une réforme profonde de la FECAFOOT pour éviter que de telles erreurs ne se reproduisent à l’avenir.