Les populations du village de Kendeck, situé dans l’arrondissement de la Dibamba, département de la Sanaga Maritime, région du Littoral, traversent actuellement une crise foncière grave. Elles s’opposent à des individus qui revendiquent la propriété d’un terrain de 44 hectares, plongeant la communauté dans une profonde détresse.
Les origines du conflit
Le conflit trouve ses racines il y a plusieurs années, lorsque Chouta Moussa, aujourd’hui décédé, a demandé en concession le site en question. Selon les populations autochtones, Chouta Moussa n’a pas respecté les clauses de la concession. Après sa mort, sa veuve a proposé de céder un hectare de terrain à 17 familles, une offre qui a été catégoriquement rejetée par les habitants. Monsieur Emmanuel Ngoy, secrétaire général de la chefferie de Kendeck, explique : << Nous n’étions pas d’accord avec la proposition de madame veuve Chouta Moussa qui avait proposé un hectare de terrain à dix-sept familles >>.
Négociations en cours et tensions croissantes
Des négociations sont actuellement en cours entre les représentants des populations locales et la veuve de Chouta Moussa, sous la médiation du gouverneur de la région du Littoral. Cependant, la situation sur le terrain reste tendue. Les habitants sont surpris et inquiets de voir des gendarmes déployés sur leurs terres, ce qui suscite des craintes pour leur sécurité et leur propriété. Un jeune du village de Kendeck témoigne : << Depuis hier, nous faisons face à un dilemme. Le chef du village a eu l’autorisation de l’Etat d’immatriculer le site, mais ce matin, nous avons trouvé des engins qui détruisent des maisons, avec la complicité des hommes en tenues qui nous menacent. Ils ont même tiré en l’air >>.
Un appel urgent à l’aide
Face à cette situation alarmante, les populations locales lancent un cri de détresse et appellent les pouvoirs publics à intervenir rapidement pour résoudre ce conflit foncier. Elles exigent que leurs terres leur soient restituées intégralement et que justice soit rendue. Ce litige met en lumière un problème plus large et récurrent au Cameroun : les conflits fonciers.
Une question récurrente : la loi foncière en cause ?
Ce conflit soulève des interrogations sur l’efficacité de la loi du 6 juillet 1974 fixant le régime foncier au Cameroun. Est-ce cette loi qui pose problème, ou s’agit-il d’une volonté manifeste de certains dirigeants de s’accaparer des terres des populations ? Les habitants de Kendeck attendent une réponse claire et équitable à ces questions, espérant que justice leur sera enfin rendue.
Georges Potain Likeng