L’assassinat atroce de trois chercheurs en mission dans l’Extrême-Nord du Cameroun suscite une vague d’indignation nationale. M. MOUNSI Frédéric, Dr. BELLO Bienvenue et M. OUMAROU KABALAY ont été lynchés et brûlés vifs par une foule en colère le 2 mars 2025 à Soulédé-Roua. Dans un communiqué poignant, la ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Dr. Madeleine TCHUINTE, a dénoncé « une tuerie barbare et cruelle », conséquence directe de « l’ensauvagement de notre société ».
Une mission scientifique qui vire au drame
Les trois victimes s’étaient rendues à Soulédé-Roua pour une mission de recherche sur l’accès à l’eau potable dans les Monts Mandara. M. MOUNSI Frédéric, chercheur au Centre de Recherches Géologiques et Minières (CRGM) de Garoua, et Dr. BELLO Bienvenue, enseignant vacataire de géologie structurelle, étaient accompagnés de M. OUMAROU KABALAY, guide et transporteur à moto.
Dépourvus d’armes et porteurs de leurs documents officiels, ils n’ont pourtant pas échappé à la vindicte populaire. « Malgré les justificatifs présentés, notamment les pièces d’identité et l’ordre de mission délivré à M. MOUNSI Frédéric, ils n’ont pas échappé à la folie meurtrière de leurs bourreaux », déplore le MINRESI.
« Une situation déplorable à laquelle il faudrait remédier en urgence »
Face à ce drame, la ministre a exprimé son indignation et sa profonde tristesse : « Ces crimes crapuleux constituent inéluctablement l’une des conséquences de l’ensauvagement de notre société et de la dissémination en son sein de la haine par certains de nos compatriotes, sans foi ni loi ; une situation déplorable à laquelle il faudrait remédier en urgence ».
Elle a condamné cet acte « avec la plus grande fermeté », soulignant son impact sur les familles endeuillées et le moral des acteurs du Système National de Recherche et d’Innovation (SNRI).
Appel au calme et exigence de justice
Alors que la communauté scientifique est en émoi, le MINRESI appelle les chercheurs « au calme et à la résilience » et les encourage à poursuivre leurs missions, « dont l’importance pour le développement et l’émergence de notre pays n’est plus à démontrer ».
Par ailleurs, la ministre sollicite la bienveillance du Président de la République, S.E. Paul BIYA, « afin que la lumière soit faite sur cette tragédie et justice rendue ».
Ce drame relance avec acuité la question de la sécurité des chercheurs en mission, notamment dans des zones où l’ignorance et la méfiance peuvent mener à de telles atrocités. Alors que les familles pleurent leurs disparus, la communauté scientifique et l’opinion publique attendent des mesures concrètes pour éviter que de tels actes ne se reproduisent.
