Au moins dix femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-partenaire depuis le début de l’année, selon les chiffres de Griote TV. Une situation préoccupante qui relance le débat sur les violences conjugales et la protection des femmes au Cameroun.
Le mois de janvier 2025 a été marqué par une vague de féminicides au Cameroun. D’après un rapport publié par Griote TV, au moins dix femmes ont perdu la vie, victimes de la violence de leur partenaire ou ex-compagnon. Ces crimes, qui secouent l’opinion publique, témoignent d’une réalité tragique : la vulnérabilité des femmes face aux violences domestiques.
Une violence persistante et alarmante
Les féminicides ne sont pas un phénomène nouveau au Cameroun, mais leur recrudescence inquiète. Derrière ces chiffres se cachent des drames humains, des familles endeuillées et une société en quête de solutions. Les victimes, souvent jeunes, sont brutalement arrachées à la vie par ceux qui devraient, en principe, leur apporter amour et protection.
Ces violences s’expliquent en partie par des facteurs socioculturels profondément enracinés. Le poids du patriarcat, la banalisation des agressions conjugales, le silence des victimes par crainte de représailles ou de stigmatisation, ainsi que l’inefficacité des mécanismes de protection, contribuent à perpétuer ces tragédies.
Une impunité qui interroge
Si des lois existent pour protéger les femmes contre les violences, leur application reste souvent insuffisante. De nombreux cas de violences conjugales ne sont pas signalés, et lorsqu’ils le sont, les procédures judiciaires traînent, laissant les agresseurs en liberté et exposant les victimes à de nouveaux dangers.
Les organisations de défense des droits des femmes dénoncent régulièrement le manque de structures d’accueil et d’accompagnement pour les victimes. « Les femmes en détresse se retrouvent souvent seules face à leur bourreau, sans réel soutien des autorités », déplore une militante des droits des femmes interrogée par Griote TV.
Un appel à l’action urgente
Face à cette montée des féminicides, des voix s’élèvent pour réclamer des actions concrètes. Associations, activistes et citoyens demandent un renforcement des lois contre les violences faites aux femmes, une application stricte des sanctions contre les agresseurs et une meilleure prise en charge des victimes.
L’éducation et la sensibilisation jouent également un rôle clé dans la lutte contre ce fléau. Déconstruire les mentalités sexistes, promouvoir l’égalité des sexes et encourager les femmes à dénoncer leurs agresseurs sont autant de mesures indispensables pour enrayer cette spirale de violence.
Alors que le Cameroun entame une nouvelle année, ces féminicides rappellent l’urgence de briser le cycle des violences conjugales. L’État, la société civile et chaque citoyen ont un rôle à jouer pour protéger les femmes et faire en sorte que ces tragédies ne deviennent pas une fatalité.