Face aux perturbations qui affectent actuellement la fourniture d’électricité au Cameroun, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a pris la parole pour éclairer l’opinion publique sur les causes de cette crise et présenter les mesures prises pour y remédier.
Selon le ministre, la principale cause des coupures d’électricité est une baisse drastique de la production dans plusieurs centrales hydroélectriques. Cette situation résulte d’un déficit hydrologique historique enregistré durant la saison des pluies de 2024. Les barrages-réservoirs, essentiels à l’alimentation des centrales, ont vu leur remplissage baisser de 2,2 milliards de mètres cubes par rapport à 2023.
Par exemple, la centrale de Songloulou et celle d’Édéa, parmi les principales du pays, peinent à fonctionner à pleine capacité. À cela s’ajoute la centrale de Memve’ele, située sur le fleuve Ntem, qui ne dispose pas encore de barrage de retenue en amont. Sa production est tombée de 200 MW en novembre à seulement 35 MW actuellement en raison de la sécheresse extrême. Le ministre pointe également les effets du changement climatique, qui se traduisent par une baisse de 50 % des débits interannuels des cours d’eau.
La situation aggravée par des arrêts de centrales thermiques
Outre les contraintes hydrologiques, l’arrêt des centrales thermiques de Kribi et de Dibamba depuis septembre 2024 a exacerbé le déficit énergétique. Ces arrêts sont liés à des difficultés financières entre le gouvernement et ses partenaires du secteur énergétique.
Les mesures d’urgence du gouvernement
Pour atténuer les perturbations et garantir un retour progressif à la normale, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures :
Optimisation des centrales existantes : Les capacités de production des infrastructures en service seront exploitées au maximum.
Renforcement de l’approvisionnement en combustible : Les centrales thermiques encore fonctionnelles bénéficieront d’un soutien accru pour pallier la baisse des capacités hydroélectriques.
Gestion de la consommation industrielle : Les grandes industries seront appelées à aménager leurs plages de consommation, notamment en effaçant leurs besoins pendant les périodes de forte demande.
Règlement des dettes : Des négociations sont en cours pour apurer les dettes de la société ENEO envers ses fournisseurs.
Appel à la patience et à la compréhension
Le ministre de l’Eau et de l’Énergie a tenu à remercier les populations pour leur patience face à ces désagréments qu’il qualifie de force majeure. Il a également réaffirmé l’engagement total du gouvernement à trouver des solutions pérennes pour assurer une meilleure résilience du réseau électrique national.
Dans un contexte mondial marqué par des défis climatiques croissants, cette crise énergétique souligne l’urgence pour le Cameroun d’investir dans des infrastructures modernes et diversifiées, afin de garantir une sécurité énergétique durable.