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Elecam-ONU : la marge des partis dénoncée par le MRC

Une convention de collaboration signée le 9 mai dernier entre Élections Cameroon (Elecam) et l’Organisation des Nations unies (ONU) suscite une vive controverse dans le paysage politique camerounais. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dans une déclaration rendue publique ce mercredi, dénonce avec fermeté ce qu’il qualifie de « mise à l’écart » des partis politiques, acteurs centraux du processus électoral.

La convention, qui viserait à « optimiser les élections au Cameroun » dans une logique de transparence et d’inclusivité, a été conclue sans consultation préalable des formations politiques. Une démarche que le MRC juge « inconvenante » à l’approche d’une échéance présidentielle décisive, prévue dans les mois à venir.« Il ne peut y avoir d’élection sans les partis politiques », rappelle le parti dirigé par le professeur Maurice Kamto, soulignant qu’Elecam, bien qu’en charge de l’organisation des scrutins, ne saurait agir de manière unilatérale sur des sujets aussi fondamentaux.

Un silence préoccupant

Le MRC s’étonne également du manque total de communication entourant cette signature. « Plusieurs jours après l’événement, ni Elecam ni l’ONU n’ont jugé nécessaire d’éclairer l’opinion sur le contenu de cette convention », déplore le communiqué, soulignant que ni la société civile ni les forces politiques du pays n’ont été informées des engagements pris.

Cette opacité est d’autant plus préoccupante qu’elle intervient dans un contexte de contestation persistante du cadre électoral camerounais. Depuis plusieurs années, le MRC et d’autres partis de l’opposition appellent à une réforme en profondeur du Code électoral, réforme que le gouvernement et Elecam refusent obstinément d’engager, selon le parti.

Des manquements dénoncés

Le MRC accuse par ailleurs l’organe en charge des élections de violer délibérément certaines dispositions légales. À titre d’exemple, il cite la non-publication de la liste électorale nationale par le Directeur général des élections, en violation manifeste de l’article 80 de la loi électorale en vigueur.À cela s’ajoutent, selon le parti, des atteintes répétées aux libertés publiques, notamment l’interdiction ou la perturbation systématique des activités politiques de l’opposition. Une situation régulièrement portée à la connaissance de l’ONU, rappelle le MRC, notamment lors de réunions avec des représentants du PNUD et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en 2024.

Une mise en garde adressée à l’ONU

Pour le MRC, cette convention non inclusive risque de compromettre la crédibilité du processus électoral à venir. Le parti va jusqu’à évoquer le précédent ivoirien de 2010, où l’implication de l’ONU dans la validation des résultats présidentiels avait contribué à une grave crise post-électorale.

« En s’associant à un régime que nous considérons comme répressif et antidémocratique, l’ONU engage sa responsabilité dans les dérives à venir », avertit le MRC. Le parti annonce exercer son « devoir de vigilance et d’alerte », tout en dénonçant des « manœuvres » susceptibles d’alimenter de nouvelles tensions dans un pays déjà fragilisé.

Dans l’attente d’une clarification officielle sur le contenu de cette convention, le climat politique camerounais risque de s’alourdir à mesure que s’approche l’échéance présidentielle. Le MRC, quant à lui, semble plus déterminé que jamais à faire entendre sa voix sur la scène nationale et internationale.

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À propos Berdiane Tchoubou

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