Le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, a engagé une action juridique contre Erik Essousse, directeur général des élections à Elecam, pour non-respect des dispositions du code électoral. L’opposition dénonce une entrave à la transparence électorale, à quelques mois de l’élection présidentielle.
Le 30 décembre 2024, Erik Essousse, directeur général des élections à Elections Cameroon (Elecam), a annoncé la publication des listes électorales dans les antennes communales de l’organisme. Une démarche qui, selon Maurice Kamto, viole l’article 80 du code électoral. Cet article stipule que la « liste électorale nationale » doit être publiée au plus tard le 30 décembre, ce qui n’a pas été fait selon le président du MRC.
Pour contester cette situation, Maurice Kamto a déposé une requête auprès du Conseil constitutionnel, l’organe chargé de veiller à la régularité des élections présidentielles et parlementaires. Dans cette plainte, le MRC exige que le Conseil constitutionnel statue sur la violation de l’article 80 et contraigne le directeur général des élections à publier la liste électorale nationale.
« La publication de la liste électorale n’est pas une option facultative du directeur général des élections, ni sur le plan légal ni sur le plan pratique. Il s’agit d’un impératif juridique et politique qui constitue une pierre angulaire de la démocratie électorale », a affirmé Maurice Kamto.
Plainte devant le Conseil électoral d’Elecam
En parallèle, le MRC a également saisi le Conseil électoral, un organe interne à Elecam, pour dénoncer les irrégularités observées lors des opérations de révision des listes électorales en 2024. Maurice Kamto exige la publication immédiate et intégrale de la liste électorale nationale, accessible en version numérique sur le site officiel d’Elecam, mais aussi en version papier dans les lieux publics.
Le président du MRC souligne que l’absence de transparence dans la gestion du fichier électoral avait déjà entaché l’élection présidentielle de 2018. « En 2018, la victoire avait été attribuée à un candidat sur la base d’un fichier électoral connu uniquement d’Elecam et d’un taux de participation frauduleux. Le nombre de votants dépassait celui des inscrits », rappelle-t-il.
Un enjeu de transparence pour 2025
À moins d’un an de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, le MRC considère la publication de cette liste électorale nationale comme essentielle pour garantir un scrutin transparent et équitable. Cette action juridique reflète l’engagement de l’opposition à combattre toute forme d’opacité pouvant nuire à la crédibilité des élections au Cameroun.
Pour l’heure, ni Elecam ni son directeur général n’ont réagi officiellement aux accusations portées par le MRC. Le Conseil constitutionnel et le Conseil électoral d’Elecam seront donc appelés à se prononcer dans les semaines à venir. L’issue de cette affaire pourrait jouer un rôle décisif dans la préparation du prochain scrutin présidentiel.