Menacés de déguerpissement et d’expropriation sur leurs propres terres, les populations du village Ngoma, situées dans les 3e et 5e arrondissements de la ville de Douala, vivent dans la peur.
Le « titre foncier », considéré comme la certification officielle de la propriété foncière, faisait l’objet de toutes les convoitises des différents acquéreurs. Mais de nos jours, ce papier est devenu une source de problèmes. Ainsi, les populations du village Ngoma seraient menacées d’expropriation de leurs terres. Pour faire entendre leurs voix, une conférence de presse a été donnée à cette occasion dans la ville de Douala le 24 février dernier, par des experts en questions foncières.
Selon les habitants de ce quartier, il s’agit plutôt d’un trafic d’influence de la part de certaines personnes tapies dans l’ombre avec la complicité des autorités administratives. « Il y a un grand mal, et c’est le patrimoine de l’État, le patrimoine du Cameroun qui est bradé », dénonce M. Bertrand Akono, expert foncier et consultant immobilier.
Il faut dire que, ayant saisi la justice à maintes reprises, celle-ci a donné gain de cause aux acquéreurs. Malgré cette décision de justice, des personnes malveillantes ont ourdi des stratagèmes pour confisquer ces terres, laissant ainsi les véritables propriétaires dans l’angoisse totale. « Il se trouve qu’ils vont faire des additifs à Douala de vingt-cinq plus vingt-deux qui est égal à 47, mais sur le terrain, ils occupent quatre-vingt-un hectares de terrain », déclare Sa Majesté Christian Bakala, chef du village Ngoma.
À titre de rappel, le village Ngoma fait partie des 23 villages que compte le canton Bassa du Wouri et est constitué de deux foyers. De ce fait, afin de préserver leurs terres, ces populations appellent les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités pour que Ngoma ne subisse pas le sort qu’ont connu d’autres quartiers de la ville de Douala, à l’instar de « Dikolo Bali », qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Tout compte fait, l’on est en droit aujourd’hui de se poser la question : pourquoi les problèmes fonciers sont-ils récurrents à Douala et, de surcroît, au Cameroun ? Est-ce la loi du 6 juillet 1974 qui fait problème, ou alors s’agit-il d’une volonté manifeste des dirigeants de s’accaparer des terres des populations, alors que ces communautés villageoises étaient déjà propriétaires de plusieurs espaces de terres et cela avant la création de l’État du Cameroun ?
Bien malin pourrait répondre à ces questions, mais toujours est-il que le droit doit être dit dans cette affaire de Ngoma et dans beaucoup d’autres affaires foncières que traverse le pays en ce moment.
Georges potain likeng