Face aux violences meurtrières survenues à la Société Sucrière du Cameroun (SOSUCAM) à Nkoteng et Mbandjock le 4 février, Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), monte au créneau.
Dans une déclaration officielle, il condamne fermement la répression brutale des travailleurs en grève et pointe l’incapacité du gouvernement à instaurer un dialogue social constructif.
Un bilan humain et matériel préoccupant
Les manifestations des employés de la SOSUCAM pour de meilleures conditions de travail ont dégénéré après l’intervention des forces de sécurité. Selon plusieurs sources, des morts sont à déplorer, ainsi que de nombreux blessés, bien que le bilan officiel reste flou. Des destructions de plantations et de biens appartenant à l’entreprise et à des particuliers ont également été signalées.
Face à cette tragédie, Maurice Kamto a exprimé sa solidarité aux victimes et dénoncé une gestion catastrophique de la crise par les autorités. Il a présenté ses condoléances aux familles endeuillées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Un réquisitoire contre le gouvernement
Dans son communiqué, Maurice Kamto fustige l’usage disproportionné de la force par le gouvernement et dénonce une approche répressive systématique au lieu du dialogue. Il accuse directement les autorités d’avoir privilégié la violence face à des revendications légitimes des travailleurs.
« Il faut être le gouvernement du RDPC pour faire intervenir des éléments armés là où un dialogue respectueux des travailleurs aurait suffi à détendre l’atmosphère dans une entreprise », a-t-il déclaré.
Il qualifie cette intervention d' »incompétence managériale », dénonçant à la fois la direction de la SOSUCAM et le gouvernement pour leur incapacité à gérer les tensions sociales. Pour lui, un dialogue social sincère aurait pu éviter ce drame.
Un appel au dialogue et à la retenue
Maurice Kamto exhorte les travailleurs à éviter toute destruction de leurs outils de production et les invite à ne pas céder aux provocations. Dans le même temps, il interpelle le gouvernement pour qu’il privilégie enfin la concertation plutôt que la répression brutale.
« Tout en invitant les travailleurs à éviter la destruction de leurs outils de production, je demande au gouvernement de privilégier le dialogue dans la gestion de cette très délicate situation », a-t-il martelé.
En prenant position sur cette crise, Maurice Kamto se pose une fois de plus comme l’un des principaux opposants au régime en place, dénonçant un pouvoir qu’il juge incapable d’assurer la paix sociale. Cette affaire relance le débat sur la gestion des conflits du travail au Cameroun et met en lumière les tensions grandissantes entre le gouvernement et le monde du travail.