La question de l’unité de l’opposition en vue de l’élection présidentielle de 2025 fait débat au Cameroun. Invitée de l’émission Face à l’Actu sur la chaîne STV ce dimanche, la députée du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn), Nourane Foster, a exprimé des réserves sur une éventuelle alliance entre son parti et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) de Maurice Kamto.
Selon elle, bien qu’une coalition entre ces deux forces de l’opposition soit « l’idéal » en raison de leur capacité de mobilisation, la loi électorale en vigueur constitue un obstacle majeur. « La loi au Cameroun dit que pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles, il faut avoir un élu. Malheureusement, le Mrc, il n’en a pas. C’est vraiment dommage », a-t-elle déclaré.
Un rappel qui renvoie aux législatives de 2020, boycottées par le Mrc. Nourane Foster regrette cette décision, estimant qu’une participation du parti de Kamto aurait permis une présence plus forte de l’opposition à l’Assemblée nationale. « On aurait eu plus d’opposants à l’Assemblée nationale. Ça aurait changé la situation des Camerounais », a-t-elle affirmé.
Toutefois, la députée du Pcrn reconnaît que Maurice Kamto avait sans doute ses raisons pour ne pas prendre part aux élections législatives. « Mais quelles que soient ses raisons, elles n’ont pas servi les Camerounais et d’ailleurs ce n’est pas en train de le servir aujourd’hui, parce qu’à cause de cela, il ne risque de ne pas se présenter aux élections, du moins avec le Mrc », a-t-elle ajouté.
Si l’union de l’opposition est souvent présentée comme une nécessité pour espérer une alternance au sommet de l’État, Nourane Foster reste sceptique sur la faisabilité d’une entente entre le Pcrn et le Mrc. « Le Pcrn ne pourra pas partir avec le Mrc. Ça, c’est une évidence. C’est la loi qui le dit », a-t-elle conclu.
Cette déclaration vient renforcer le débat sur les stratégies de l’opposition à l’approche de la présidentielle. Entre les obstacles légaux et les divergences politiques, la question d’une candidature unique de l’opposition reste entière.