Alors que le Maroc s’apprête à accueillir la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et à co-organiser la Coupe du monde 2030, le président de la CAF, Patrice Motsepe, encense le royaume « Le Maroc est le plan A, le plan B et le plan C. » Un éloge appuyé qui contraste avec la colère d’une jeunesse marocaine descendue dans la rue pour réclamer plus d’opportunités, d’écoles et d’hôpitaux.
Interrogé sur une éventuelle modification du calendrier ou du lieu de la CAN 2025, le président de la CAF a balayé tout doute : « Nous sommes absolument convaincus que la CAF coopérera et travaillera avec le gouvernement et le peuple marocain pour organiser la CAN la plus réussie de l’histoire. »
Le tournoi se tiendra du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026 dans neuf stades à travers le pays. Le Maroc, déjà prêt sur le plan logistique et infrastructurel, s’impose comme la nouvelle locomotive du football africain.
Des chantiers titanesques pour 2030
Le royaume consacre plus de 5 milliards de dollars à ses projets liés à la Coupe du monde 2030, qu’il co-organisera avec l’Espagne et le Portugal.
Parmi les chantiers phares : Le Stade Hassan II de Casablanca (115 000 places), futur plus grand stade du monde ; Le Grand Stade de Tanger, porté à 75 000 places ; Le Stade Prince Moulay Abdellah à Rabat, bientôt à 70 000 places.
Ces investissements visent à faire du Maroc une puissance sportive et diplomatique continentale.
La jeunesse marocaine fait entendre sa voix
Mais derrière la vitrine sportive, la contestation monte. Un collectif baptisé Gen Z 212 a rassemblé des milliers de jeunes dans plus d’une douzaine de villes. Leurs slogans résonnent comme un cri du cœur : « Les stades sont là, mais où sont les hôpitaux ? »
Ces manifestants dénoncent le chômage, les inégalités et le sous-financement des services publics. Le mouvement a trouvé un écho puissant grâce au soutien de stars nationales telles que Sofyan Amrabat et Yassine Bounou.
Entre prestige continental et réalité sociale
Pour la CAF, le Maroc est un modèle d’organisation et d’ambition. Pour une partie de sa jeunesse, il symbolise surtout le décalage entre le rêve sportif et la réalité quotidienne. L’un investit dans les tribunes, l’autre réclame des bancs d’école.
Si la CAN 2025 promet d’être “la plus réussie de l’histoire”, comme l’affirme Motsepe, elle sera aussi un test pour mesurer la capacité du Maroc à allier grandeur sportive et justice sociale.
