Au lendemain de la sortie d’Issa Tchiroma Bakary revendiquant la victoire à la présidentielle du 12 octobre, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a réagi par un communiqué ferme. Il y rappelle que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats définitifs du scrutin, mettant en garde contre toute tentative d’usurpation de compétence.
La tension post-électorale est montée d’un cran. Moins de 24 heures après la déclaration d’Issa Tchiroma Bakary, le Ministre de l’administration territoriale (MINAT) est sorti de son silence.
Dans un communiqué diffusé ce mardi, Paul Atanga Nji a tenu à « recadrer les choses » et à rappeler que les résultats officiels du scrutin présidentiel ne peuvent être proclamés que par le Conseil constitutionnel, conformément aux dispositions du Code électoral.
Le ministre a dénoncé ce qu’il qualifie de « déclarations fantaisistes et illégales », avertissant que toute tentative de proclamer une victoire en dehors des canaux institutionnels constitue une violation grave de la loi électorale.
Le rappel des règles du jeu démocratique
Le communiqué du MINAT s’appuie sur un cadre juridique précis : ELECAM organise les élections et publie les résultats provisoires ; le Conseil constitutionnel est la seule instance compétente pour valider et proclamer les résultats définitifs.
« Toute autre proclamation ou interprétation des résultats constitue une infraction passible de poursuites judiciaires », précise le document.
À travers ce rappel, le ministère entend préserver la stabilité et la crédibilité du processus électoral, alors que la période post-scrutin reste sensible.
Un message de fermeté et de prévention
Le ton du communiqué est à la fois ferme et préventif. Le ministre appelle les acteurs politiques à la retenue et les citoyens à la vigilance, soulignant que la période actuelle exige calme et respect des institutions.
« La République ne saurait tolérer des dérives de nature à troubler l’ordre public », insiste le MINAT.
Ce message s’adresse également aux médias et aux réseaux sociaux, invités à faire preuve de responsabilité dans le traitement des informations électorales, afin d’éviter la propagation de fausses nouvelles susceptibles d’attiser les tensions.
L’État face au défi de la sérénité post-électorale
Cette mise au point intervient dans un contexte marqué par la prolifération de revendications et d’interprétations partisanes.
En rappelant le cadre légal, le ministère de l’Administration territoriale veut ramener le débat dans le giron républicain, loin des émotions de la rue et des passions politiques.
Ce communiqué est aussi un signal fort adressé à l’opinion nationale et internationale : le Cameroun entend respecter le rythme institutionnel de sa démocratie.
Les regards sont désormais tournés vers ELECAM et le Conseil constitutionnel, qui devront rendre publics, dans les délais légaux, les résultats provisoires puis définitifs du scrutin du 12 octobre.
Alain Ghislain Kanga

