À moins de six mois de l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, la tension politique monte en Côte d’Ivoire. La Coalition de l’Opposition pour la Paix (CAP Côte d’Ivoire), nouvellement constituée, réclame un dialogue urgent avec le gouvernement pour des réformes électorales jugées incontournables.
Objectif : garantir un scrutin équitable, transparent et véritablement inclusif.
Créée le 10 mars 2025, la CAP Côte d’Ivoire fédère plusieurs figures majeures de l’opposition : Pascal Affi N’Guessan (FPI), Charles Blé Goudé (Cojep) et Tidjane Thiam (PDCI). Par la voix de sa porte-parole, Simone Ehivet, ancienne Première dame, la coalition remet en question la légitimité de la Commission électorale indépendante (CEI), qu’elle qualifie d’« illégale », et critique la fiabilité de la liste électorale provisoire.
Dans une lettre adressée au président Alassane Ouattara, la CAP CI demande la tenue rapide d’un dialogue politique inclusif. « Il faut restaurer la confiance dans le processus électoral. La CEI, dans sa forme actuelle, ne peut garantir des élections crédibles », a affirmé Simone Ehivet lors d’une conférence de presse à Abidjan.
Pour faire entendre sa voix, la coalition prévoit un grand meeting populaire le 31 mai prochain, dans la capitale économique. L’événement, piloté par Charles Blé Goudé, visera notamment à exiger la réintégration sur les listes électorales des personnalités radiées. « La démocratie ne peut exister sans une réelle compétition. Les Ivoiriens doivent pouvoir choisir librement leur dirigeant », a-t-il déclaré.
Dans un contexte politique encore marqué par les fractures de la crise postélectorale de 2010-2011, la CAP Côte d’Ivoire entend peser sur l’agenda national. Reste à savoir si le pouvoir répondra à cet appel au dialogue ou s’il maintiendra le cap sans concessions, au risque d’alimenter de nouvelles tensions à l’horizon 2025.