Le football camerounais est de nouveau secoué par une affaire de salaires impayés. Le Syndicat National des Footballeurs Camerounais (SYNAFOC), sous la houlette de son président Geremi Njitap, a publié son baromètre salarial du mois d’avril, pointant du doigt plusieurs clubs de l’élite nationale. En tête de liste des structures mises en cause : Coton Sport de Garoua, l’un des clubs les plus titrés et emblématiques du pays.
Lors d’une conférence de presse tenue cette semaine, le SYNAFOC a dressé un constat alarmant. Malgré les engagements en faveur de la professionnalisation du football local, la précarité des joueurs reste une réalité. Les retards de paiement seraient récurrents, les salaires souvent suspendus à des subventions étatiques qui tardent à être débloquées.
L’implication de Coton Sport dans cette affaire a provoqué une onde de choc. Habitué aux compétitions continentales et souvent érigé en modèle de gestion, le club a vu son image écornée sur les réseaux sociaux, où les critiques ont fusé. En réaction, la direction n’a pas tardé à réagir publiquement. Dans un communiqué officiel, Coton Sport a catégoriquement démenti les accusations :« À date, le club ne doit aucun salaire, ni prime de match, encore moins les primes d’entraînement aux joueurs », affirme la note, qualifiant les allégations de « fausses informations » diffusées par des personnes mal intentionnées.
Le club appelle ses supporters à ne pas céder à la rumeur et à faire preuve de retenue, tout en réaffirmant son engagement à respecter ses obligations contractuelles.Mais au-delà de ce bras de fer médiatique, l’affaire soulève des interrogations plus profondes sur la gouvernance du football camerounais. La dépendance structurelle des clubs aux subventions publiques, l’absence de mécanismes durables de financement et la faible protection des droits des joueurs fragilisent l’ensemble de l’écosystème.
Geremi Njitap et le SYNAFOC plaident pour une réforme en profondeur. Transparence, rigueur budgétaire et responsabilisation des dirigeants sont désormais plus que jamais à l’ordre du jour. En attendant, le silence des autorités du football national demeure assourdissant, et la confiance s’effrite.Une chose est certaine : les footballeurs camerounais, piliers du spectacle, méritent mieux que l’incertitude. Le respect des droits sociaux ne devrait jamais être négociable.