Manaouda Malachie, Ministre camerounais de la Santé Publique, a tenu une réunion cruciale à huis clos avec les hauts responsables du Fonds mondial à Genève en Suisse. Au cœur des discussions : l’avenir du financement de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, dans un contexte international en pleine évolution. C’est ce qu’on apprend de la cellule de communication du Ministère de la Santé.
Une Ère Nouvelle pour le Financement
Le Fonds mondial a injecté près de 1,3 milliard de dollars dans le système de santé camerounais par le passé. Mais le vent tourne. La suspension partielle des financements américains, représentant un tiers du budget du Fonds, force un réajustement majeur. Une source proche des échanges confirme : « Ce ne sera plus comme avant ». Les États-Unis ne pourront plus maintenir leur niveau de soutien antérieur.
Face à cette nouvelle donne, le Cameroun et le Fonds mondial ont décidé de réduire les interventions non essentielles. Le but est de préserver les actions vitales. Le pays doit aussi respecter ses engagements de cofinancement, sous peine de voir ses subventions réduites de 20 %. Le rapport pour 2024 a déjà été transmis.
Rigueur et Continuité des Soins : Les Priorités Clés
Le Ministre a assuré que la destruction des produits pharmaceutiques périmés est achevée dans les dix régions, une étape cruciale pour la santé publique. Les discussions ont également souligné l’urgence de cibler précisément les intrants essentiels et les activités prioritaires. L’objectif : garantir la continuité des soins et sauver des vies, même avec des ressources limitées. Le gouvernement camerounais a déjà mis en œuvre des mesures d’atténuation des risques à 63 %.
La situation de la Centrale Nationale d’Approvisionnement en Médicaments Essentiels (CENAME) a été abordée avec gravité. Le Ministre a exigé une rigueur absolue dans sa gestion et l’éradication des dépenses inéligibles.
Pour l’avenir, une équipe de suivi a été créée pour les programmes du Fonds mondial. Une réorganisation structurelle est en cours depuis le 22 avril 2025, complétée par un audit organisationnel. Le Cameroun a également soumis un Plan de durabilité au Premier Ministre. Manaouda Malachie a réaffirmé son engagement personnel et celui de son ministère à relever ces défis pour le bien-être des populations.