Sous l’impulsion de figures majeures du secteur énergétique et hydrique, la Synergie Féminine pour l’Énergie et l’Eau (SYFFE) a marqué son Assemblée Générale Extraordinaire par une ambition renouvelée : devenir une ONG influente pour répondre aux défis climatiques et sociaux.
Réunissant plus de 200 expertes, entrepreneures et partenaires institutionnels, l’événement a dévoilé une feuille de route ambitieuse, nourrie par les enseignements du Salon de l’Énergie et de l’Eau de novembre 2024, et alignée sur les Objectifs de Développement Durable (ODD).
« Notre transition en ONG est un catalyseur pour l’action territoriale »
Dr Joséphine Eto’o, présidente fondatrice du SYFFE, a ouvert les débats ce jeudi en insistant sur l’urgence d’agir : « Cette assemblée n’est pas un aboutissement, mais un tremplin. En 2024, nous avons formé 1 200 femmes rurales à la fabrication de foyers améliorés et distribué 500 kits solaires dans des zones non électrifiées. Désormais, en tant qu’ONG, nous amplifierons ces actions avec un focus sur l’éducation financière et les microprojets agricoles alimentés par des énergies renouvelables. Nos membres ingénieures, cheffes d’entreprise, expertes en tarification doivent incarner ce virage. Le temps des diagnostics est révolu : place aux solutions ! »
Elle a également dévoilé les projets phares pour 2025-2027 :
Le lancement d’un programme pilote de « villages modèles » combinant énergie solaire, adductions d’eau potable et formations anti-fraude.
Un partenariat avec le Ministère de l’Eau et de l’Énergie pour déployer 10 000 compteurs prépayés intelligents, afin de réduire les pertes techniques.
L’organisation biannuelle du Salon de l’Énergie et de l’Eau, devenu un rendez-vous panafricain de référence.
Sensibilisation plutôt que sanction : Le plaidoyer de la vice-présidente
Madame Kaoum, vice-présidente du SYFFE, a rappelé la philosophie de la synergie : « Nous ne sommes ni gendarmes ni juges. Notre force réside dans le dialogue. En 2024, nos équipes ont mené 45 descentes dans des quartiers sensibles, comme New-Bell à Douala, pour expliquer les dangers des branchements pirates. Résultat : une baisse de 30 % des incidents liés aux fraudes électriques dans ces zones ».
Elle a souligné l’importance du rôle des femmes dans ce processus de sensibilisation, notamment concernant :
La sécurité énergétique domestique (prévention des accidents liés aux installations non conformes).
La lutte contre les maladies hydriques dues aux adductions d’eau illicites et contaminées.
Un enjeu souvent ignoré a aussi été mis en lumière : « Beaucoup de jeunes filles abandonnent l’école par manque d’accès à l’eau propre pendant leurs menstruations. En 2025, nous installerons 50 kiosques santé équipés de distributeurs d’eau potable et de kits hygiéniques dans des écoles partenaires. »
Innovation technologique et urgence climatique : L’appel de la Direction des Énergies Renouvelables
Mola Ruth, cadre à la Direction des Énergies Renouvelables du Ministère de l’Eau et de l’Énergie, a salué la convergence entre les projets du SYFFE et les priorités nationales : « Le Cameroun vise 25 % d’énergies renouvelables d’ici 2030. Les femmes sont indispensables pour atteindre cet objectif. Par exemple, le projet Solar Mama, mené en collaboration avec le SYFFE, a déjà certifié 150 femmes dans l’installation de panneaux solaires. »
Elle a insisté sur l’urgence d’une adoption massive des technologies propres : « Nous ne pouvons plus nous cantonner aux énergies fossiles. Le changement climatique nous impose d’innover en matière d’énergie solaire, d’hydrogène vert, et de techniques de pompage hydraulique durable. »
En matière de santé publique, elle a également averti : « 60 % des maladies au Cameroun sont liées à l’eau insalubre. Le SYFFE a touché 20 000 personnes à travers ses ateliers de sensibilisation sur la potabilisation de l’eau et l’hygiène des mains. Mais les sécheresses récurrentes exigent désormais une mutualisation accrue des compétences et des ressources. »
Mobilisation financière et vision panafricaine
Pour soutenir ses nouveaux projets, le SYFFE a officialisé l’ouverture de son compte dédié chez AFRILAND FIRST BANK (N°10005 00001 03942751001-38) et annoncé un partenariat stratégique avec l’ONG Women in Africa.
« Nous visons une levée de fonds de 500 millions de FCFA d’ici 2026 », a précisé Dr Joséphine Eto’o.
La clôture de l’assemblée a été marquée par une ovation unanime, saluant cette transition « historique » pour la cause féminine et environnementale. Preuve de cet élan : 80 % des membres ont d’ores et déjà confirmé leur engagement renouvelé pour 2025.
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