Yaoundé : Les meurtres en série des taximen créent la psychose.
A Yaoundé, les chauffeurs de taxi vivent la peur au ventre. Ils sont victimes d’agressions depuis des mois dans la cité capitale. La situation est inquiétante. L’on enregistre déjà une vingtaine de morts et une quinzaine portée disparue. Des acteurs du mouvement syndical mettent des mots sur ce phénomène d’horreur.
Ils sont au volant de la mort. Depuis des mois, les chauffeurs de taxi sont la cible d’agresseurs dans la ville de Yaoundé. Une quinzaine portée disparue et une vingtaine d’entre eux ont été retrouvés morts, pour la plus part dans les périphéries de la cité capitale. Il y a quelques jours, un corps a été repêché des eaux du lac municipal de Yaoundé. Leurs bourreaux ont utilisé le même mode opératoire pour appâter leurs victimes ; des courses avec des sommes alléchantes. Une fois isolé, ils passent à l’assaut.
Oscar, le miraculé
Un miraculé a fait la malencontreuse rencontre avec ses criminels, alors qu’il tentait de rapporter de qui manger à la maison au volants de son taxi. Oscar raconte qu’il a été étranglé dans un premier temps. « Je respirais à peine. Ils m’ont entraîné dans un champ de Cacao à Obala. Ils m’ont attaché les pieds et les mains, déchiré mes vêtements, enfoncé des trucs dans ma bouche avant de l’attacher ».
Selon Jean Nji Vidal, président du syndicat national des conducteurs professionnels du Cameroun, les chiffres sont alarmants. Il révèle que plus de 8 personnes assassinées avec des organes emportés, 10 ayant été sodomisées et 7 tuées avec la dentition emportée et 5 tuées à bord de leur véhicule.
« On va les dénicher »
Cette folie meurtrière, attriste profondément la profession. Nyemeck Ntamack, président confédéral des syndicats des transports du Cameroun n’a pas caché sa tristesse. A l’endroit des auteurs de ces crimes, il a martelé que « leurs jours sont comptés parce que même s’ils entrent dans quel trou on va les dénicher ».
Quid des caméras de surveillance ?
Jusqu’ici ces semeurs de mort continuent de courir. Ce qui suscite des incompréhensions. « A quoi servent toutes ces cameras installées dans tous les carrefours de la ville de Yaoundé » s’interroge Jean Nji Vidal.
Plusieurs réunions entre les acteurs du secteur des transports et les force de Sécurité se sont déjà. Et une synergie d’action s’est formée. L’arme a changé d’épaule le chasseur est désormais le chassé.