Énergie renouvelable : l’Afrique mise sur l’économie vert et un financement équitable.
Au sortie de la COP 28 qui s’est tenue à Dubaï le 30 novembre au 12 décembre 2023, l’Afrique a soumis le besoin d’un financement vert important. Car elle se sent en marge des financement pour le développement du secteur.
« Les initiatives « africaines » de finance verte vont se multiplier. Mais il serait impératif d’éviter que les structures « élitistes » s’accaparent la majorité des flux de fonds verts. La vigilance doit être de mise afin que ce type de financement soit « démocratisé », en impactant ceux qui en ont réellement besoin, les acteurs économiques et sociaux de base, les innovateurs scientifiques et technologiques », Roland Portella
Selon certaines ONG, si l’on analyse de près les portefeuilles d’actifs des organismes financiers qui prétendent « verdir » les financements qu’ils octroient aux Etats et aux entreprises, les montants de financements réellement verts seraient finalement très marginaux.
Pour la Climate Policy Initiative, l’Afrique aurait besoin de plus de 250 milliards de dollars par an de financement vert, mais n’en capte que 30 milliards de dollars par an. Les flux financiers climatiques mondiaux étant de plus de 630 milliards dollars par an ces dernières années, l’Afrique représente moins de 5 % de ces flux. Ce qui est dramatique au regard de ses urgences environnementales et de développement.
Les pouvoirs publics, les entreprises et les ONG d’Afrique, doivent persévérer dans la mise en place de stratégie d’attractivités afin de mieux attirer la finance verte, que celle-ci provienne de capitaux internationaux ou de capitaux africains.
Pour les experts de la question énergétique, « Les Etats africains et les investisseurs privés auraient plus intérêt à créer leurs propres banques et fonds verts, d’autant plus que les opportunités d’activités vertes sont immenses en Afrique : énergies vertes, éco-matériaux, protection de la biodiversité, agroforesterie, tourisme écologique, eau et assainissement, dépollution ».
D’où l’importance de se focaliser sur, « huit axes convergents à développer, en dehors des questions liées à la gouvernance, pour établir des architectures efficientes de finance verte en Afrique : structurer techniquement les projets d’économie verte afin qu’ils soient attractifs, d’où le nécessité de faire appel à des intermédiaires spécialisés dans la finance dite « verte » ; investir dans le développement des compétences techniques des dirigeants africains en charge de prospecter des financements verts ; réduire les coûts de capital et les taux d’intérêt d’emprunt concernant les projets verts ; mettre les lignes de refinancement des banques à des taux réellement concessionnels ; multiplier les instruments de garantie, de transfert de risque de financement, de « dérisquage » des investissements ; labelliser les projets qui génèrent des crédits carbone dont les prix à la tonne /CO2 pourraient être augmentés sur les marchés volontaires et réglementés de crédit carbone ; clarifier les critères de qualification « vert » des projets et des produits de financement ; développer des systèmes digitaux de données sur les problématiques environnementales et climatiques, et qui produisent de la prospective sur les opportunités d’activités ».
sources: compilation d’information.