Sodecoton : lueur d’une perte de 9 milliards FCFA en 2021-2022
A cause des exportations frauduleuses vers le Nigeria, le coton camerounais est vendu de plus en plus aux étrangers qu’à la Société de développement de coton.
A cause des exportations frauduleuses vers le Nigeria, le coton camerounais est vendu de plus en plus aux étrangers qu’à la Société de développement de coton.
Le renforcement des contrôles aux frontières avec le Nigeria a déjà permis de saisir quelques 71 tonnes de coton graine en voie d’exportation. En effet, il s’agit pour la plupart des produits cultivés dans la zone du Mayo-tsanaga et dans le Mayo-Kani. « Les prévisions de collecte pour les secteurs particulièrement affectés par la fraude se situant à 193 400 tonnes de coton graine, il est fort à craindre, au vu des quantités déjà collectées dans les usines d’égrenage et des projections faites par les services techniques compétents, que 19 500 tonnes (soit 10 % des prévisions de collectes) soient perdues à date (33 000 tonnes avaient été perdues en 2010-2011 à cause du même phénomène, NDLR), dont 11 400 tonnes pour la région de l’extrême-Nord et 8 100 tonnes pour la région du Nord. Et cette perte pourrait s’alourdir si des mesures plus dissuasives ne sont pas prises à temps ». Depuis le constat fait par les responsables de la Société de développement du coton (Sodecoton), des mesures sont prises par les autorités des régions du Nord et de l’extrême-Nord dans le but de lutter contre l’exportation frauduleuse.
Selon Pouho Armand, technicien agricole à la Sodecoton de Maroua, « ces exportations frauduleuses pourraient s’intensifier dans les prochains jours et occasionnent déjà des pertes surtout dans la zone de Mokolo ». En effet, le journal L’œil du Sahel, précise que la Sodecoton pourrait enregistrer des pertes de l’ordre de 9 milliards de FCFA au cours de la campagne cotonnière 2021-2022 courante, en raison de la baisse de la production initialement projetée à 369 000 tonnes. Il faut noter que bien que la Sodecoton a mis à la disposition des producteurs des intrants, l’achat du coton par ceux-ci ne fait pas le poids à ceux des acheteurs nigérians. Aujourd’hui, la Sodecoton opte pour un non-soutien et un non-accompagnement aux producteurs dans le but de décourager les cultivateurs et leur ramener vers eux.