Deuil national au Sénégal : 11 nouveau-nés meurent calcinés par un incendie dans un hôpital
Le Chef de l’Etat sénégalais a décrété un deuil national de trois jours à compter de ce jeudi, selon le site de l’Agence de presse sénégalaise consulté par la BBC. Ceci, à la suite du décès de 11 nouveau-nés.
Le Chef de l’Etat sénégalais a décrété un deuil national de trois jours à compter de ce jeudi, selon le site de l’Agence de presse sénégalaise consulté par la BBC. Ceci, à la suite du décès de 11 nouveau-nés.
L’incendie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh s’est déclaré dans le service de maternité, avait tweeté le président Macky Sall à la suite du drame.
La BBC s’est entretenue avec un jeune homme qui s’appelle Abdou. Il est originaire de Tivouane mais vit à Thiès : « Ma belle-sœur a accouché le mois dernier mais elle est morte. Le bébé n’avait que 7 mois, donc il a dû être soigné et il est maintenant l’une des victimes de cet incendie. Nous sommes dévastés. «
Ndèye Absa Guèye, une grand-mère anxieuse, les larmes aux yeux, est rencontrée devant l’hôpital par une équipe de Reuters : « j’ai entendu la nouvelle de l’incendie hier soir. Mais je ne l’ai pas dit à ma fille, j’ai attendu le matin pour l’informer. Mon petit-enfant était là. Je suis ici pour vérifier car je ne suis pas sûr qu’il soit parmi les victimes. Il est ici depuis deux semaines. »
Malheureusement, le petit-enfant de Ndèye Absa Guèye fait partie des 11 victimes.
Selon les premières informations données par des responsables politiques sénégalais, l’incendie aurait été causé par un court-circuit.
Trois bébés ont été sauvés de l’incendie, a affirmé le maire de la ville, Demba Diop Sy.
Le feu s’est propagé très rapidement et les services d’urgence étaient toujours sur place, a expliqué M. Sy aux médias locaux.
L’hôpital avait été récemment inauguré, selon l’AFP, citant des médias locaux.
« A leurs mères et à leurs familles, j’exprime ma plus profonde sympathie », a écrit le président Sall dans un tweet.
« Cette situation est très malheureuse et extrêmement douloureuse », a souligné le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, depuis Genève où il participait à une réunion de l’Organisation mondiale de la santé.
Il a indiqué qu’une enquête était en cours et qu’il écourterait son voyage pour rentrer immédiatement au Sénégal.
L’incident a suscité une vague d’indignation sur les médias sociaux concernant l’état des soins de santé dans le pays.
Le député de l’opposition Mamadou Lamine Diallo a critiqué le gouvernement, en tweetant : « encore des bébés brûlés dans un hôpital public… C’est inacceptable ».
L’organisation de défense des droits Amnesty International a exhorté le gouvernement à créer une « commission d’enquête indépendante chargée de déterminer les responsabilités et de punir les coupables, quel que soit leur niveau dans l’appareil d’État », a déclaré Seydi Gassama, directeur national d’Amnesty International, dans un tweet.
Amnesty a demandé que tous les services néonatals du Sénégal soient inspectés après qu’un incident similaire s’est produit l’année dernière dans la ville de Linguère, dans le nord du pays.
Quatre nouveau-nés y ont été tués après qu’un incendie s’est déclaré dans la maternité d’un hôpital. À l’époque, le maire avait déclaré qu’il s’agissait d’un défaut électrique dans l’unité de climatisation de la maternité.
La tragédie de mercredi fait également suite à la polémique nationale provoquée par la mort d’une femme en accouchement, Astou Sokhna, qui est décédée alors qu’elle aurait supplié pour avoir une césarienne au cours de son épreuve de 20 heures de travail.
Son enfant à naître est également décédé.
Source : BBC