Cameroon Development Coorporation : Un géant qui vacille.
La grève du personnel de la Cameroon Development Coorporation démontre la fébrilité de l’entreprise. Pourtant deuxième employeur au Cameroun après l’état, peine à reprendre du poil de la bête, depuis le début de la crise anglophone. Selon les experts cette manifestation ne vient pas arranger la situation.
La Cameroon Development Coorporation continue de battre de l’aile. Le climat social de l’entreprise tire davantage cet agro industrie vers le bas de l’économie. La politique de gestion est remise en question.
Les causes de la crise
« Les problèmes sociaux et économiques de la CDC sont le révélateur de quelque chose d’autre, qui pour moi, est le plus important, est ce que l’état n’a pas fait, et que l’état aurait du faire » analyse Dominique Yamb Ntimba, Economiste.
Les conséquences
La CDC prend un coup sur plan fonctionnel et sa capacité d’autofinancement. « Si vous n’êtes pas capable de payer de simples salaires sur 10 mois, 20 mois, 30 mois à plus forte raison d’être capable d’entretenir vos installations. Je vois très mal comment l’entreprise va les entretenir» indique Jean Marie Biada, Economiste. L’entreprise fera face à une augmentation des besoins en interne en raison de l’absence de sa côte part dans la production nationale. Ce qui pourrait conduire le gouvernement à signer une attestation de carrence.
Les solutions ?
Fragilisée depuis le début de la crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le redressement de la structure demande 55 milliards de Fcfa. Mais pour certains, le problème est ailleurs. « Si la CDC appartenait à 20 ou 30% au moins à ceux qui sont les propriétaires historiques de ces terres là, croyez-moi cette entreprise serait beaucoup mieux gérée. Et il y aurait beaucoup moins de problèmes là-bas » Fait savoir Dominique Yamb Ntimba.
Les défis du redressement
Pourquoi l’état ne mobilise pas les moyens pour rebondir cette entreprise ? Réponse de l’expert, le statut des régions en crise, zones économiquement sinistrées. « Ça veut simplement dire qu’il n’y a plus rien de ce côté là, en terme d’activité économique qui puisse rapporter assez d’argent à l’état. Or tout à côté, l’état a mis le plan présidentiel de reconstruction et de développement d’une part, le comité national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion d’autre part. Si on se limite à ces deux structures, ça demande de l’argent » explique Jean Marie Biada.
Les chiffres de la crise
Pour mesurer les effets de cette crise, la CDC avec 22 640 tonnes de bananes exportées en 2023, exporte trois fois moins qu’il y a 8 ans. L’agro-industriel public exploitant a connu une diminution significative de ses effectifs de 34,7% entre 2021 et 2022. Soit 5 518 employés selon le rapport de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) sur la situation des entreprises et établissements publics.