Cameroun – santé : le personnel de santé annonce un mouvement de grève le 16 mars 2022
Suite à une assise du 11 mars 2022, le mouvement ‘‘On a Trop Supporté’’ porte à la connaissance du public et de l’admiration que le personnel de santé observera un mot d’ordre de grève générale dès le mercredi 16 mars.
Tout part d’un refus de dialogue entre les représentants du personnel et le ministère de la Santé publique afin de résoudre les multiples problèmes que pose le personnel de santé. En effet, le corps médical fait face à plusieurs difficultés et le gouvernement ne parvient pas à résoudre la plupart. Tout comme le corps enseignant, nombreux sont ceux qui vivent sans intégration, pas de prise en charge et un salaire de misère. C’est ainsi qu’ils réclament, le reversement de tout le personnel décisionnaire et contractuel dans le corps des fonctionnaires, le recrutement des temporaires qui représentent 70 % du personnel des formations sanitaires. Plus loin, les maïeuticiens et les sages-femmes qui avaient eu un coup de pouce pour leur situation d’intégration après formation restent un petit peu flou, c’est pourquoi ils demandent au gouvernement de régler aussi la situation des sages-femmes sorties des écoles.
Il faut rappeler, que nombreux comme eux, se retrouvent dans cette situation et ne savent pas vers qui se tourner. La grève des enseignants, la mort de l’un d’eux et les photos publiées dans les réseaux montrant les dossiers de plusieurs travailleurs fonctionnaires en état de défection et aux oubliettes, suscitent aujourd’hui colère et soulèvement. C’est ainsi que, le corps médical rejoint, celui des enseignants dans le slogan de leur mouvement On a trop supporté (OTS).
Par ailleurs, le mouvement OTS Santé continue à réclamer dans la note signée le 11 mars, – l’affiliation des accompagnateurs psychosociaux (APS) à la CNPS, le regard sur la discrimination professionnelle, la lenteur administrative et corruption dans le suivi des dossiers de carrière, la suspension de soldes de certains personnels et le non-paiement des frais de collecte des dossiers au sein de la délégation régionale depuis deux ans. A cela, s’ajoute le non-paiement des arriérés de salaire, gratifications, ordres de mission, les multiples tortures du personnel au sein du ministère de la Santé Publique, le manque de reconnaissance et d’honneur envers ceux qui sont tombés pendant la période COVID, le non-respect des textes en vigueur, la mise à l’écart du personnel affecté par l’Etat au profit des relations qui viennent du quartier et de la non-implication des délégués du personnel dans la gestion administrative.
Le mouvement précise dans cette note qu’ils seront dans l’obligation de suspendre leurs activités, ceci au cas où rien n’est fait. « Au vu de ce qui précède le personnel de santé sera en incapacité de poser des actes médicaux et paramédicaux au risque de commettre des actes regrettables dans l’exercice de leurs fonctions, mais cependant un service minimum sera assuré. » , lit-on dans le communiqué signé par Bakolo Ekassi, porte-parole de ce mouvement.
Joël Godjé Mana