Fête du Ramadan : célébration annoncée sur fond de sobriété
Marché de la Brique à Yaoundé
Le jeune du mois du Ramadan tire à sa fin pour les fidèles musulmans.Plus que quelques jours avant la fête. Cette année, la célébration s’annonce plutôt sobre. Un tour au marché et dans quelques ateliers de couture permet de prendre le pouls des préparatifs dans un contexte de vie chère, une constante se dégage, la fête aura bien lieu, malgré le porte monnaie qui ne cesse de s’affiner.
Bienvenue à la briqueterie, quartier populaire de la ville de Yaounde, dans l’entre des « hadjas et des aladjis », appellations empruntées au fufulde, comme pour marquer la forte coloration musulmane des habitants qui y vivent. A quelques heures de la fin du jeûne du mois de Ramadan, on se prépare, mais sans grand enthousiasme. » On fait avec ce qu’on a, est ce que tu vas faire ce qui n’est pas à ton niveau? » lance une habitante. Pour Amina « tout est chère. Le sac de riz est déjà à 14 mille frs mais Dieu est grand«
Ça ne grouille pas de monde devant les étals de vivres frais, les ménagères manquent à l’appel. » C’est tellement fort qu’on ne peut même pas s’exprimer. Depuis le matin je n’ai vendu que 200 frs dans lequel j’ai payé le ticket 200 frs et le barrage 200 frs » s’étonne Aminou, commerçant.
Une sobriété qu’impose la conjoncture, la vie chère donne le ton de la célébration cette année. Heureusement on peut encore compter sur la charité, ce pilier de l’islam qui va mettre un sourire sur quelques visages le jour j. » Certains frères musulmans nous aident avec les choses qu’on n’a pas«
A un jet de pierre de la Brique, le quartier Mokolo. Chez ce tailleur, ce n’est pas la grande affluence, mais il réussit tout de même à tirer son épingle du jeu grâce à un portefeuille client solide. « Comme ce sont des anciens clients , ils sont toujours là chaque année » rassure Malick, couturier.
En attendant le jour J, et pour que le « barka sa sallah » prenne tout son sens, les tatoueuses de henné sont en poste, les boubous et autres saris cherchent clients, on cherche encore l’argent..
