Cameroun- Garoua : Une mort suspecte au lamidat !
Le 1er janvier, il y a deux jours, un jeune garçon succombe sous les coups de bastonnades du chef de la chefferie traditionnel de la cité capitale du nord.
Le 1er janvier, il y a deux jours, un jeune garçon succombe sous les coups de bastonnades du chef de la chefferie traditionnel de la cité capitale du nord.
Aliou Youssef, fils de la demi-sœur ainée du lamido, est laissé par celle-ci entre les mains de son oncle pour correction suite à son comportement. Mairamou, mère du jeune garçon, vivant à Laindé, va qualifier son enfant de têtu, et demande à son frère, le lamido, de lui infliger une correction. Celui-ci, à la vue de son oncle venu le chercher, va dire au revoir à sa maman comme s’il savait qu’il ne reviendrait plus jamais. Selon des sources proches, le jeune avait déjà été battu plusieurs fois par son tonton qui faisait usage de méthodes draconiennes.
Pour information, le fiston s’opposera à la convocation de son oncle et c’est ainsi que le Lamido envoie ses sbires et Dougourous de le prendre de force à Laindé. Il va alors enfermer le jeune élève au lamida, le privant d’école, alors qu’il préparait son baccalauréat. Au contraire, le nourrissait de fouet et bastonnade, faisant usage de pratique de détenus de guerre. Un traitement inhumain d’une brutalité inouïe qui coutera la vie au jeune homme au bout d’environ 24 heures, de torture.
Pour cacher le crime qui venait d’être commis, le Lamido va nettoyer le corps et demander de ramener la dépouille à Laindé chez sa mère. Ordonnant aux imams du quartier de l’enterrer juste après la prière de 5 heures du matin. Or la tradition demande d’attendre le lever du soleil avant de procéder à ce genre de rituel. Un acte qui ne sera surement pas accepté par l’un d’eux et Malheureusement l’information va fuiter. C’est ainsi que les services de renseignements vont se mettre en branle, la dépouille ayant déjà été mise sous terre à 7 heures au cimetière de Djamboutou. Les autorités administratives de la ville interpellées depuis la capitale, vont faire une descente sur les lieux et le corps de l’enfant sera exhumé et conduit à la morgue pour enquête.
Ainsi, en attendant que les résultats de l’enquête aboutissent, la maman du défunt est détenue en cellule et le lamido en résidence surveillée. Une triste histoire qui met en doute les capacités du représentant de la tradition dans cette chefferie de la Bénoué.
Joel Godjé Mana