Commerce illicite : la douane saisit 36 000 litres de carburant de contrebande
Ce stock a été intercepté le jeudi 24 février 2022 au poste de filtrage du pont sur le Moungo.
La douane camerounaise évoque « une saisie exceptionnelle ». Il s’agit d’une citerne transportant dans ses cuves 36 000 litres de carburant de contrebande prêt à être écoulé sur le marché local. Selon la cellule de communication de la direction générale des Douanes (CC/DGD), « c’est au poste de filtrage du pont sur le Moungo que les éléments de la Zone 1 de l’opération « Halte au commerce illicite » (Halcomi) 3 ont mis la main sur cet important stock de carburant d’origine douteuse ».
Pourtant, ceux qui transportaient ces 36 000 litres de carburant de contrebande avaient des arguments administratifs qu’ils croyaient à toute épreuve. En effet, les éléments d’Halcomi 3 ont remarqué que les manifestes qui « authentifiaient » le transport de ce carburant étaient de faux. « L’attention de nos fins limiers a été attirée par le faux cachet sur lequel l’on peut lire « Direction des Douanes » au lieu de « Direction Générale des Douanes», rapporte la CC/DGD. Qui indique que <<par ailleurs, le « Bureau principal du Cameroun » qui, selon les contrebandiers, aurait émis ces documents, n’existe nulle part dans la nomenclature des unités techniques de collecte des recettes de l’administration douanière au Cameroun ».
Pour se faire une idée définitive de la qualité du produit querellé, les gabelous vont faire appel à une équipe des services locaux du ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee). Cette équipe viendra constater que, « pour une cargaison supposée avoir été chargée à la Société nationale de raffinerie (Sonara), les scellés apposés sont plutôt ceux de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (SCDP) ».
Au final, sur place, des procès-verbaux de saisie et de transfert ont été rédigés et la cargaison transmise au Minee.
Réseaux mafieux
La saisie de cette cargaison de 36 000 litres de carburant ce jeudi 24 février 2022 rappelle une autre réalisée toujours dans le Moungo le 16 février 2022. Ce jour-là, 35 000 litres de carburant de contrebande avaient été interceptés dans la localité de Souza, arrondissement de Bonalea, département du Moungo, toujours par les éléments de la Zone 1 d’Halcomi 3. Cette fois-ci, les deux citernes remplies de 20 000 et 15 000 litres de carburant sortis de la SCDP prenaient une destination autre que celle qui devait les mener au lieu ravitaillement d’un bateau amarré au port de Douala-Bonaberi. Sur la base d’un bordereau dûment signé par la SCDP, les gabelous avaient conclu à « des réseaux mafieux à l’origine d’un intense trafic de siphonage et de détournement de produits pétroliers en provenance de la Sonara et de la SCDP ».
Votre journal avait rendu compte de cet épisode en interrogeant plusieurs marketeurs, victimes de ce trafic. Tous avaient indiqué que « les auteurs de ces micmacs profitent de l’absence de GPS de tracking sur nos citernes pour les détourner ». «Le phénomène est courant de la Sonara au point de livraison ou de la Scdp à la destination finale», renseignait alors une victime de ce curieux trafic.
Approchée à l’époque, la SCDP avait joué « la carte de la transparence dans la distribution des produits pétroliers de qualité».
source : Ecomatin.net