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Inondations à Fotokol : les fonctionnaires privés de leurs salaires.

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Les inondations récentes dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, particulièrement dans le Logone et Chari ,  ont causé des dégâts considérables. À Fotokol, les salaries sont bloques pour faute de routes accessibles.

« Je suis bloqué à Fotokol jusqu’en décembre. Car c’est à cette période que la route sera praticable.  Je ne peux pas bouger pour les salaires. Il n’y pas d’entrer ni de sortie, ce qui entraîne souvent la famine.  Je n’étais pas au courant de l’état de la route. Maintenant, que j’y suis, je ne peux plus faire demi-tour », affirme Philémon Maïna Dalil, professeur au Lycée technique de Fotokol.

En effet, cette zone frontalière au Tchad, fait face à l’augmentations des eaux du Logone. Et prive les habitants des villages environnants. Du mois de juin au mois de décembre, l’accès à Fotokol est très difficile. Pour ceux qui ont des familles à l’extérieur de la ville, il est très difficile de les voir pendant ces périodes. Le pire reste le salaire. Car, Fotokol, petite localité, ne regorge pas des banques. Les microfinances sont inexistantes. Pour les fonctionnaires, il est difficile d’avoir son salaire. Plusieurs vivent des dettes. Et privent leur famille pendant des mois. Une situation très difficile.

« Nous sacrifions pour éduquer les enfants, soigner les patients, sécuriser le village, ceci en risquant nos vies. Mais il suffit de s’absenter juste de 2 à 3 jours, pour être rappelé à Yaoundé pour explications », expliquent plusieurs fonctionnaires. « De plus, imaginez-vous que le voyage Fotokol Maroua, c’est une journée. De Maroua à Yaoundé, presque 2 jours. Plus le coût de transport, ceci pour parfois être sanctionné pour absence. Le gouvernement ne donne aucune prime de risque. En plus dans une zone rouge. Il faut que l’Etat camerounais prenne cela en considération ».  « J’ai, plus de 11 ans de carrière dans le Logone et Chari. Une zone réputée dangereuse du fait de la présence boko haram. J’y suis depuis l’avenue de cette secte. J’ai subi les atrocités et exactions de cette secte au péril de ma vie. Ayant demandé plusieurs fois des affectations, je me suis retrouvé à quitter  Kousseri pour Fotokol. Du mieux au pire. Pour avoir été parfois absent de mon poste pour rejoindre ma famille qui vit loin de moi, j’ai été rappelé à Yaoundé plusieurs fois. Il faut que cela change. Nous ne pouvons pas souffrir ici, pendant que ces même gens mettent leurs enfants fonctionnaires à l’abri », relate P. M. D.

En fait, bloqué par les routes, la plupart peinent à vivre une vie de salariés ordinaires. Et lorsqu’ils réussissent à avoir un peu d’argent, leur salaire finit dans le remboursement des dettes. Comment peuvent-ils donner un bon rendement dans ces conditions-là ?

 « Nous avons besoin des mesures de prévention, pas d’aides après les catastrophes ».

Il faut déjà rappeler que cette année, l’Extrême-Nord est envahi par les eaux. Et cela ne compte pas se décanter d’aussi tôt. En effet, au 19 septembre 2024, les pluies torrentielles ont détruit plus de 56 000 maisons, inondé des dizaines de milliers d’hectares de cultures, et causé la perte de milliers d’animaux. Plus de 67 000 ménages, soit environ 365 000 personnes, ont été affectés. Les besoins prioritaires concernent les vivres, les abris/articles ménagers essentiels (AME), l’Eau-hygiène-assainissement (EHA) et la santé se font ressentir. Dès activités sont en cours et d’autres planifiées. La poursuite des pluies et la montée continue. Des cours d’eau laissent craindre une détérioration de la situation et le risque croissant d’épidémies dans les jours et semaines à venir. « Il faut que le gouvernement prenne des mesures urgentes pour la construction des digues.

Les dons qui donnent après les catastrophes ne servent à rien. Ils ont été prévenus de cette situation depuis 2012. Ils négligent. Et chaque année, la situation empire. Aujourd’hui, c’est ici, demain tout le Septentrion sera envahi. Nous avons besoin des mesures de prévention, pas d’aides après les catastrophes et mort d’homme », s’exprime un fonctionnaire en colère, rencontré sur les pirogues.

La Mairie de Fotokol à l’œuvre.

Faisant suite au x résolutions de la réunion de crise tenue le 16 septembre 2024 à Kousseri , le maire de Fotokol, Ramat Moussa, a tenue battre le faire encore chaud.

Pour tenir tête aux inondations et contrer l’avancée des eaux, le maire et les autorités locales se déploient tous les jours sur le terrain. Il a ainsi instruit aux membres du comité de crise à  louer un engin Caterpillar en vue de barrer la route aux eaux qui menacent dangereusement plusieurs quartiers à Fotokol . Par ailleurs, 10.000 sacs vides, ont été mis à la disposition des habitants pour dévier les eaux.

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