Le Président Biya : Une Absence Qui Fait Débat
Une situation sans précédent secoue la scène politique camerounaise. L’absence prolongée du Président Paul Biya, depuis 46 jours, a conduit Me Tamfu Richard, avocat au Barreau du Cameroun et du Nigéria, à saisir le Président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril. L’enjeu, La constatation de la vacance de la présidence de la République.
L’article 1(8) de la Constitution est clair : le siège des institutions, dont la présidence de la République, est fixé à Yaoundé. Or, le président Biya n’a pas été aperçu en public depuis le 8 septembre, laissant planer un doute sur son état de santé. Le Directeur de cabinet civil avait pourtant affirmé le 8 octobre que le président se portait bien. Mais les faits contredisent ces déclarations. Le président a manqué plusieurs rendez-vous diplomatiques importants, notamment l’Assemblée générale des Nations-Unies, le Sommet de la Francophonie en France et la Conférence sur le développement durable à Hamburg en Allemagne.
Me Tamfu Richard invoque l’article 38 de la Loi 2004/004 du 21 avril 2004, portant organisation et fonctionnement du Conseil constitutionnel :
» Le Conseil constitutionnel, saisi par le président de l’Assemblée nationale, après avis conforme du bureau,
dans le cas prévu-à l’article 6 (4) de la Constitution, constate la vacance de la présidence de la République. Il statue alors à la majorité des deux tiers de ses Membres ».
C’est donc à l’aune de cette disposition constitutionnelle que Me Tamfu Richard, Avocat au Barreau du Cameroun et du Nigéria, a écrit à Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée Nationale du Cameroun pour qu’il saisisse à son tour Clément Atangana, président du Conseil Constitutionnel afin qu’il constate la vacance au sommet de l’Etat. La question est maintenant de savoir comment les institutions réagiront à cette demande. La décision qui sera prise aura des conséquences importantes pour l’avenir du Cameroun. L’heure est à la transparence et à la clarté.
Berdiane TCHOUBOU