Minsanté : carton rouge aux faux médicaments
Le 28 juillet 2023, la troisième session du Comité National Multisectoriel de lutte contre les faux médicaments, s’est tenue à Yaoundé. Avec pour principal sujet, sirop pédiatrique Naturcold.
Selon le Dr Solange Kouakap, Inspecteur Général des Services Pharmaceutiques et des Laboratoires qui présidait la séance, « la vigilance doit être permanente et accrue au regard de la recrudescence de la contrefaçon ». Car, il faut indiquer que le bilan au terme du premier semestre 2023 su comité, fait état de plusieurs stocks de médicaments saisis estimés à un milliard deux cent cinquante six millions cinq cent quarante cinq mille cent quatre-vingt douze FCFA.
En se penchant sur la question du sirop pédiatrique Naturcold, les responsables du Ministère de la santé publique (Minsanté) et du comité de lutte contre ces médicaments contrefaits, ont jugé bon mettre l’accent sur ce sirop qui serait à l’origine de décès chez les enfants. Une situation qui remet au goût du jour la problématique du faux médicaments interpelle à plus d’un titre, au regard de la dangerosité du produit qui a été prouvé.
« En effet, le comité rappelle que « les analyses effectuées sur ce médicament en circulation sur le territoire sans aucune autorisation ont relevé qu’il contient un fort taux de diéthylèneglycol, 29%, soit 300 fois plus que la dose acceptable limitée à 0, 10%. Il est donc urgent de démanteler le circuit d’approvisionnement de ce produit, dégager les responsabilités, mettre la main sur les contrevenants et les sanctionner tel que prévu par la loi. Pour cela, l’implication de toutes les parties prenantes est plus que jamais nécessaire ».
L’Organisation Mondiale de la Santé estime qu’un médicament sur dix est falsifié dans le monde. Ce chiffre se monte à un médicament sur quatre si l’on ne considère que les pays en développement.
Concernant les seuls médicaments vendus sur Internet, un médicament sur deux serait un faux médicament. Selon l’IRACM (Institut de Recherche AntiContrefaçon de Médicaments), le trafic de faux médicaments se mondialise à une vitesse inquiétante. Très lucratif, il rapporterait 20 fois plus que le trafic d’héroïne. Il se concrétise sous forme de flux physiques (via des conteneurs), à travers l’organisation d’activités illicites (reconditionnement et réintroduction dans le circuit légal) et de plus en plus via Internet.
Au niveau mondial, ce sont des maladies graves comme le Sida, la tuberculose et le paludisme qui sont les plus concernées par ce fléau. Selon l’OMS, les traitements falsifiés contre le paludisme entraîneraient ainsi le décès d’environ 150 000 enfants africains âgés de moins de 5 ans en 2013.
Pour ainsi réussir à stopper ces médicaments qui prennent de l’ampleur au Cameroun, le Minsanté invite les sectoriels à travailler en synergie pour plus d’efficacité et de meilleurs résultats.