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Fruit d’oseille : une véritable richesse pour l’économie dans l’Extrême-Nord

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Communément appelé foléré au Cameroun, l’oseille est aujourd’hui l’un des fruits les plus consommé au travers de sa commercialisation sous forme de jus. Dans la région de l’Extrême-Nord plus de 95% de la population en consomme et se fait des bénéfices.

Le foléré ou oseille est une denrée dont le jus est aujourd’hui commercialisé dans presque tous les coins de rue des villes du pays et s’impose comme une boisson qui rivalise avec les grandes marques telles que Coca Cola dans l’extrême-Nord.

En effet, dans presque tous les coins de rues, l’on peut apercevoir des bouteilles de jus d’oseille sur des glacières. Sur les clôtures de maisons, portails et portes de boutiques, on peut lire « jus de foléré en vente ici ». Le jus d’oseille reste le numéro du petit commerce dans cette zone du pays. Il suffit de débourser 25 fcfa ou 50 fcfa pour avoir un sachet ou un verre de bon jus. Le litre coûte entre 200 et 250 fcfa, le 1,5 litre varie entre 300 et 350 fcfa. Le demi-litre vaut 100 fcfa.

Un commerce de choix

Il faut noter que ce fruit est vendu à presque toutes les saisons. Son légume peut être aussi consommé. Dans les étalages, la tasse de fruits d’oseille varie entre 250 fcfa et 500 fcfa. Le fief de la production de l’oseille reste l’extrême nord. Plus grand producteur, la région ravitaille le reste du pays, secondée par le Nord et l’Adamaoua . Aujourd’hui, plus 3 000 sacs de ce précieux transitent du septentrion pour le grand Sud du pays.

Avec la hausse généralisée des prix des produits alimentaires, il est nécessaire d’investir dans l’agriculture et d’améliorer la production et la productivité agricole ainsi que le développement des produits locaux pour booster le secteur et les filières agricoles et assurer la sécurité alimentaire. C’est en ce sens que la région compte plus investir dans le secteur au travers de l’oseille et développer sa commercialisation pour offrir de l’emploi au travers de société de fabrication de jus industriel d’oseille.

Le gouvernement doit miser sur l’oseille

L’économie du septentrion est fortement tributaire de la production cotonnière. La culture du coton est restée jusque-là la filière d’exportation la plus importante. Mais en raison de la diminution de l’importance relative des produits primaires dans le commerce mondial, le septentrion doit renforcer la diversification de son économie en développant des produits à forte valeur ajoutée afin de profiter des opportunités qu’offre la croissance du commerce mondial des produits transformés.

Par conséquent, le gouvernement doit mettre l’accent sur la transformation des produits agricoles et cibler les niches de marchés pour lesquelles le pays dispose d’avantages comparatifs. À savoir l’ananas, le maïs, le niébé, le soja, l’arachide, le manioc, le sorgho qui ne bénéficiant pas d’une attention particulière comme le coton, le café, le cacao, la banane pourraient renforcer la gamme des produits d’exportation. Au nombre de ces produits, nous estimons que l’oseille (foléré) qui est produite à une petite échelle dans le septentrion pourrait faire partir des niches que le Cameroun pourrait exploiter.

Le fruit en question

L’oseille ou roselle (hibiscus sabdariffa) est un arbuste qui fait partie de la famille des malvacées au même type que le coton et le gombo. Il existe deux types botaniques caractérisés par la couleur de leurs fibres : une variété verte ou blanche cultivée pour ses feuilles utilisées comme épinard acide dans les cuisines africaines et une variété rouge (colorant anthocyane) utilisée pour produire du jus. Cette variété est celle connue des consommateurs. Consommé sur toute l’étendue du territoire, dans la plupart des pays africains, le foléré est utilisé comme colorant naturel dans les industries agroalimentaires et pharmaceutiques aux États-Unis et en Europe. Avec la crise du secteur cotonnier, le foléré peut devenir pour le septentrion l’une des cultures qui peut offrir de réelles opportunités de développement.

Un substitut important

Dans le contexte actuel de crise financière et surtout du fait que le foléré est devenu une denrée stratégique parce que son jus vendu à un prix faible et regorgeant des vertus thérapeutiques, est utilisé pour substituer aux boissons sucrées telles que Coca Cola avec les mêmes satisfactions et les mêmes quantités ; des actions doivent être menées pour permettre une promotion de la culture du foléré . Il importe alors de définir une politique qui réponde à un développement effectif de la filière en tenant compte des besoins réels des consommateurs et des producteurs. La définition d’une telle politique doit passer par l’identification des facteurs qui expliquent d’une part l’offre du foléré transformé et d’autre part la demande de l’oseille transformé. L’estimation du modèle logit a montré que le goût, la qualité et les conditions climatiques sont les facteurs influençant la demande du jus de foléré dans l’extrême-nord.

Dans le cas de l’offre, il apparaît que la quantité d’oseille fleur et la quantité de mains d’œuvre ont une influence significative sur l’offre du jus d’oseille dans le septentrion.

Selon l’économiste Benjamin Wanki , «le souci d’accroître les exportations et de réduire progressivement la vulnérabilité de l’économie aux chocs externes doit conduire le gouvernement à faire un choix en faveur de la diversification de l’économie. Cette diversification pourra se faire dans deux directions: la diversification agricole et le développement de grappes de projets à effet d’entraînement. Il devra amorcer une transition pour rendre l’économie moins dépendante d’une seule filière, notamment en adoptant une politique de diversification des filières agricoles en s’essayant à la production de l’oseille».

Devenu une denrée stratégique très prisée au Cameroun, le foléré est un aliment de grande consommation qui est cultivé en association avec d’autres cultures vivrières. Bien que ne figurant pas parmi les principales cultures vivrières, l’oseille occupe diverses niches spatiales, temporelles, écologiques, alimentaires, médicales, économiques et culturelles dans les systèmes agricoles et les régimes alimentaires dans la zone sahélienne.

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