Chine-Afrique : un exemple de coopération à suivre
La coopération entre la Chine et l’Afrique consiste à établir un partenariat, sans jamais imposer des conditions pour interférer dans les choix des pays africains sur leur propre voie de développement. Une aide fondée sur les besoins de l’Afrique qui convient aux deux partenaires.
Selon les indications de Maman Tachiwou Aboudou, enseignant chercheur à la faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université de Lomé, au Togo, dans une récente interview, « La coopération sino-africaine « va de la coopération économique, commerciale, militaire, éducative, sanitaire, agricole et aussi bien à beaucoup d’autres domaines stratégiques importants pour le développement de notre continent » ».
La Chine refuse l’appellation de » donateur » et considère son aide comme une entraide entre pays du Sud. Sa solidarité avec l’Afrique est fondée sur un sentiment partagé d’humiliation face aux puissances occidentales qui ont dépecé l’Empire au XIXe siècle et au Japon qui l’a occupée au XXe siècle. Forte de cette expérience partagée, la Chine estime avoir plus d’empathie avec les aspirations africaines que l’Occident.
Outre cette légitimité politique, la Chine peut se prévaloir de son succès économique : entre 1978 et 2007, la croissance a multiplié par 7 le revenu par habitant et a diminué de 500 millions le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour. Une performance que l’on ne peut pas attribuer aux conseils des organismes internationaux mais à l’application de stratégies » hétérodoxes « . La Chine a tiré les leçons de l’expérience économique du Japon, de la Corée du Sud et de Taiwan, qui avaient démontré les bénéfices de l’exportation. Elle a également puisé dans l’expérience politique de Singapour : la ville-Etat démontre depuis 1965 que l’ouverture peut coexister avec le monopole politique d’un parti.
Une coopération gagnante
La coopération entre la Chine et l’Afrique est multidimensionnelle et contribue énormément à la croissance économique de chaque partie. Par ailleurs, les villes africaines connaissent une urbanisation croissante. Grâce au partenariat sino-africain. En effet, face aux défis de l’urbanisation et du développement en Afrique, la Chine a contribué au décollage du continent par l’augmentation des dépenses en faveur des infrastructures et par l’alternative aux partenariats habituels des États africains avec les anciens empires coloniaux. En retour, l’Afrique est devenue pour la Chine un marché et un laboratoire, notamment pour les entreprises de construction, qui y gagnent progressivement des parts de marché.
Par ailleurs, « la coopération entre la Chine, l’Amérique latine et le continent africain a entraîné des changements positifs dans le paysage géopolitique des marchés émergents et des pays en développement » précise Paul Zilungisele Tembe, chercheur principal au département de la linguistique et des langues modernes de l’Université d’Afrique du Sud.
Selon des données du ministère chinois du Commerce, « le commerce bilatéral entre la Chine et l’Afrique s’est élevé à 282 milliards de dollars en 2022. Au cours des quatre premiers mois de l’année, les nouveaux investissements directs de la Chine en Afrique ont atteint 1,38 milliard de dollars, en hausse de 24% sur un an ».
Les entreprises chinoises en Afrique ont depuis longtemps prêté attention à la formation de la main-d’œuvre. En 2014 par exemple, le groupe CITIC Construction a entièrement investi dans la création en Angola d’une école de formation professionnelle à but non lucratif – CITIC Centennial Vocational School. J’ai visité cette école où l’on enseignait comment construire des murs en plâtre. Les élèves participaient activement aux pratiques des ateliers au lieu d’être assis devant le tableau noir.
la coopération sino-africain est basée sur l’innovation numérique, le développement vert, les échanges culturels, la coopération pour la paix et la sécurité, etc. Elle vise à répondre à ces défis. « l’Afrique devrait coopérer avec tous les pays sur la base de l’égalité et du respect, et surtout en fonction de ses propres intérêts. ».