Extrême-Nord : 3 morts dans une attaque de Boko Haram
La secte islamiste a menée une attaque meurtrière dans la nuit du 23 au 24 juin 2024 à Tourou. Les victimes sont tous des civils.
Elle refait à nouveau surface. Après une période d’accalmie, le groupe terroriste Boko Haram vient de frapper dans la région de l’Extrême-nord Cameroun. Des membres de la secte islamiste ont fait irruption dans la nuit du 23 au 24 juin 2024, dans la localité de Tourou, un canton de l’arrondissement de Mokolo, située dans le département du Mayo-Tsanaga, à proximité de la frontière avec le Nigéria.
Trois civils pères de famille tués
De sources sécuritaires, une troupe d’hommes, lourdement armée, y débarque autour de minuit. Après avoir encerclé la localité ils ont ouvert le feu. Tuant au passage 3 personnes (tous des pères de famille et blessant grièvement 2 autres (une femme a été blessée au pied). Les blessés ont été évacués à l’hôpital régional annexe de Mokolo. Les mêmes sources sécuritaires révèlent que 2 enfants ont été enlevés au cours de ces attaques.
Dans le lot des dégâts causés, les installations du poste frontière de la sûreté nationale de Tourou vandalisées, des boutiques, magasins et maisons saccagés et pillés. Les assaillants ont également emportés plusieurs objets. Parmi lesquels des motos et des denrées alimentaires.
Les forces de défense se sont lancées aux trousses des assaillants. A la manœuvre, les éléments du 43è Bataillon d’Infanterie Motorisé (BIM). La battue porte des fruits. 4 terroristes sont été neutralisés.
Rappelons qu’en Janvier de l’année en cours, le groupe terroriste a attaqué deux communautés civiles. Il s’agit des villages de Ldubam et de Mavoumaidans dans la même la même région. Bilan de l’attaque, 5 morts.
Déjà plus 378 000 déplacés internes
La région de l’Extrême-nord est la cible constante de la secte islamiste Boko Haram depuis mars 2014. Ce groupe Jihadiste né au Nigéria est présent dans cette région camerounaise depuis 2011. Les violences ont déjà mené des milliers morts et contribué au déplacement interne de plus de 378 000 personnes en juillet selon le rapport mondial 2023 de Human Rigths Watch. Le même rapport fait état de ce que Le Département de la sûreté et de la sécurité de l’ONU (UNDSS) a signalé une escalade de la violence, recensant 23 attaques perpétrées par Boko Haram et ISWAP, le bilan étant de 13 morts parmi la population civile, dont deux enfants et une femme, 12 blessés, 10 personnes enlevées et 7 600 personnes déplacées à l’intérieur du pays.