Extrême-Nord : un élément du Bataillon d’intervention Rapide assassine froidement un professeur de lycée
La victime, professeur de français qui était en service au lycée de kaélé dans le département du Mayo-kani, Extrême nord.
Ce lundi 27 février 2023 aux environs de 09h, M. AYANG KOFTOUING Étienne, Professeur certifié de Français, décède de suite de poignards , dans la localité de Moussourtouk.
Selon le chef d’établissement du défunt, le proviseur du Lycée Bilingue de Kaélé, indique que le Professeur de Français, perd la vie des suites d’une bagarre avec un agent du Bataillon d’intervention Rapide (Bir).
En effet, la bagarre a eu lieu au bar dénommé Ndra Ndra à Moussourtouk, non loin de Moutourwa. Le professeur qui se rendait à Maroua pour le salaire, a été poignardé et est mort sur place.
Les faits
Une source sur les lieux du drame raconte que “ le défunt rentrant de Maroua sûrement du salaire a fait escale au bar Ndra Ndra de Moussourtouk pour prendre un rafraîchissement. Quelques instants après, trois éléments du Bir, en service; au centre Bethléem de Mouda, débarquent et ordonnent aux clients de quitter le bar. Entre temps, l’enseignant en train de prendre une bière, ne fait pas attention. Les agents lui demandent de sortir. Celui-ci de répondre, je suis de passage, je rentre de Maroua pour kaélé, j’ai juste fait escale pour prendre une bière. Ils demandent à l’enseignant de se présenter. Il leur répond, vous êtes ni gendarmes ni policiers, pourquoi voulez-vous que je me présente ? Avant qu’il finisse de parler, ils ont pris sa bière et versé sur sa tête. Ils ont commencé à le bastonner et l’un d’eux a fait sortir un couteau, et l’horreur suivra. Sur le coup,l’enseignant rend l’âme . Selon la même source l’un deux a été arrêté et deux autres ont pris la fuite”.
Le témoin précise que c’est une habitude pour ces agents. Car, lui-même a déjà eu un accrochage avec l’un d’entre eux lors de sa venue dans le village Suite au décès de son père…Il raconte que s’il n’avait pas calmé les populations étaient prêtes à les lyncher. Ils brutalisent toujours les usagers sans respect ni considération.
Le corps se trouve en ce moment à l’hôpital de district de Moutourwa et un seul des quatre éléments concernés par cette bagarre, a été rattrapé. Les trois autres parmi lesquels l’assassin sont dans la nature.
Des assassinats au fil des années
Il faut rappeler que ce genre de crime n’est pas le premier du genre. Chaque année, plusieurs sont commis par les agents du BIR, ou encore des militaires, mais rien ne semble fait. Car ces individus continuent à vaquer pleinement à leur occupation, mutés ailleurs. En janvier 2023, un élément du BIR poignarde à mort un jeune pour avoir insulté Paul Biya; Ngaoundéré, un agent du BIR poignarde mortellement deux jeunes civils; Maroua, un étudiant meurt sous les coups d’un militaire du Bir en 2015, poignardé au moyen d’un couteau blindé au cours d’une bagarre avec un homme en tenue; En 2020, à Yaoundé, dans un débit de boisson, un élément du Bataillon d’intervention rapide (Bir) poignarde à mort un jeune homme;En 2013, des soldats du Bir tuent un homme à Kribi. L’un d’eux convoitait l’épouse du défunt, qu’ils ont mortellement poignardé.
Pour l’instant aucune déclaration faite par les autorités compétentes. En attendant le rapport des enquêtes, le lycée de Kaélé reste désormais orphelin de professeur de français (surveillant général).