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Insertion socioprofessionnelle: Sur les pistes des solutions pour les jeunes diplômés de l’Afrique subsaharienne

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De plus en plus, le nombre de jeunes diplômés chômeurs accroît en Afrique. Une situation qui fait peur et n’encourage guère la jeunesse, car ce sont ceux ayant obtenu des formations universitaires et professionnelles qui peine à se faire de la place.

Insertion professionnelle :sur les pistes des solutions pour les jeunes diplômés en Afrique subsaharienne. Actualités au Cameroun et à l'international

De plus en plus, le nombre de jeunes diplômés chômeurs accroît en Afrique. Une situation qui fait peur et n’encourage guère la jeunesse, car ce sont ceux ayant obtenu des formations universitaires et professionnelles qui peine à se faire de la place.

Ils ont pour la plupart dépenser de l’argent et de l’énergie pour obtenir un diplôme dans une grande école. À travers les parents et par eux-mêmes, ils ont sacrifié certains de leurs économies pour les concours, mais à la fin, ils se retrouvent à la maison. Ceux qui arrivent à obtenir souvent un poste dans une entreprise ou structure, sont obligés de multiplier des stages pour à la fin ne point être retenu ou avoir un sous-emploi. En fait, les fraudes au concours d’intégration lancé par les Etats, la corruption, l’accaparement de plusieurs postes par un seul individu et bien d’autres sont là les principales causes de l’augmentation du taux de chômage en milieu jeune.

Dans cette partie du continent africain, entre 7 et 10 millions de jeunes intègrent, chaque année, le marché du travail, et ce marché ne croît pas assez rapidement pour les accueillir. À peine 10 % trouvent un emploi correspondant à leurs capacités, et beaucoup continuent à souffrir, car, dans certains pays, les salaires sont extrêmement bas. Parmi eux, il y a de plus en plus de diplômés, et leur nombre, a plus que triplé, passant de 1,6 million à plus de 5 millions. Ils seront pratiquement le double d’ici 2023, soit 10 millions de jeunes. Ces diplômés quittent les universités sans emploi qui les attende. Une situation pas facile à gérer pour eux et leur famille.

La complexité du chômage jeune

Il faut noter, que « le problème du chômage des jeunes en Afrique est plus complexe que dans les autres régions du monde. La lente croissance des économies ne permet pas de créer suffisamment d’emplois pour le grand nombre de diplômés qui arrivent chaque année sur le marché. » « Des jeunes hommes et des jeunes femmes traînent dans les rues des grandes villes sans avoir grand-chose à faire, et dans certains cas se livrent à délinquance. » Actuellement, on peut considérer que ce chômage des jeunes est comme une bombe à retardement. Sur les 38,1 pour cent du total de travailleurs pauvres en Afrique sub-saharienne, les jeunes représentent 23,5 pour cent. Selon le Rapport sur les objectifs de développement durable pour la sous-région de l’Afrique Centrale, 2015 « le taux de chômage dans la sous-région  est très élevé, soit 23,12 %. Dans certains  pays comme la République démocratique du Congo, le chiffre est encore plus élevé (70 %) ou  30 % pour le Tchad. Ce taux l’est davantage lorsqu’il s’agit du sous-emploi.

Négligence des diplômés locaux

« Certains diront que ces jeunes n’ont pas de l’expérience, qu’ils n’ont pas été formés dans de bonnes écoles, or ceux-là même ont été formé dans ce même cadre », précise Obama d’Eli, jeune chercheur, universitaire sur les questions d’emploi et stratégie économique en milieu jeune. Pour ce jeune universitaire, Camerounais, « les jeunes ayant obtenu des diplômes d’ailleurs sont privilégiés lorsqu’ils postulent dans leur pays. Car les recruteurs sont plus attirés par la formation occidentale, ceux-ci au détriment de la formation reçu dans leur pays ». Ce qui fait souvent en sorte que lorsqu’un projet est initié dans un État, les chinois, européen ou américain obtient des meilleurs postes et les jeunes ingénieurs qualifiés africains diplômes des écoles polytechniques et autres sont réduit à être manœuvre. Une situation que déplore vivement l’universitaire Camerounais.

Rémi Oussou Kouame, enseignant-chercheur université Alassane Ouattara

Les chiffres à retenir

OUSSOU Kouame Remi, enseignant-chercheur a l’université Alassane Ouattara, explique que le « rythme de progression des formations n’a jamais correspondu à celui de la création d’emplois, qu’il s’agisse d’emplois précaires ou d’emplois salariés, ce qui a entraîné une hausse sensible du chômage, du sous-emploi et de l’inactivité, même des diplômés ».  Selon les estimations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), de 2000 à 2008, quelque 73 millions d’emplois ont été créés en Afrique, mais seulement 16 millions pour les  jeunes de 15-24 ans. Par ailleurs, la Banque africaine de développement (BAD) indique qu’en 2030, 59 % des jeunes de 20 à 24 ans auront reçu un enseignement de niveau secondaire contre 42 % d’entre eux actuellement ; ce qui fera, pour cette tranche d’âge, 137 millions de jeunes diplômés du secondaire et 12 millions de l’enseignement supérieur. Un chiffre qui gonfle chaque année et malgré les multiples réformes de l’enseignement supérieur rien ne semble changer pour ces jeunes qui finissent par obtenir avec bravoure leur diplôme. Certains l’expliquent par l’inadéquation-formation, c’est-à-dire les écarts observés entre les offres de formation et les réels besoins du marché du travail. En d’autres termes, il s’agit de la dissociation entre le type d’emplois généralement offerts et le profil de la population active. En termes plus concrets, la formation des étudiants dans les universités et Grandes Écoles ne donne pas la primauté au développement des compétences utiles pour les emplois généré pour la plupart en Afrique.

Un système qui peine à satisfaire les jeunes

« Malgré l’obtention des licences professionnelles, des brevets de technicien, de brevets de technicien supérieur, de master et de doctorat, en Afrique, on finit toujours par avoir un bon nombre de chômeurs ». Les écoles professionnelles se multiplient à un rythme effréné, mais le pourcentage de chômeurs reste inchangé, même le soutien apporté au projet se fait rare. « Rien qu’en Côte d’Ivoire, l’on ne compte pas moins de 500 centres de formation professionnelle répartis sur l’étendue du territoire ivoirien. Ils offrent des formations de types Diplôme universitaire de technologie (D.U.T), de licence et master professionnels », affirme l’universitaire OUSSOU  Kouame Remi. Il est, certes, vrai qu’avec un secteur public et privé quasi-impuissant, si la croissance économique n’est pas vigoureuse et/ou soutenue, il sera quasi impossible d’insérer durablement la masse de diplômés qui viennent frapper en grand nombre aux portes de l’emploi, chaque année.

Solutions

Selon OUSSOU Kouame Remi, enseignant-chercheur a l’université Alassane Ouattara et expert en éducation pour la carrière et en développement professionnel, « il est, certes, vrai qu’avec un secteur public et privé quasi impuissant, si la croissance économique n’est pas vigoureuse et/ou soutenue, il sera quasi impossible d’insérer durablement la masse de diplômés qui viennent frapper en grand nombre aux portes de l’emploi, chaque année. Cependant, le point d’entrée pour un début de solution à cet épineux problème serait de former les étudiants par compétences, en mettant l’accent sur les trois dimensions de la compétence (savoirs, savoir-faire et savoir être),  notamment par le biais des centres de carrière qui sont comme des relais indispensables pour l’orientation et l’accompagnement de l’étudiant durant son séjour sur le campus ». En outre, pour que cela fonctionne, « les grandes écoles et les universités doivent travailler de concert avec le secteur productif afin de définir ensemble le contenu des offres de formation aux fins d’impliquer les potentiels employeurs dans la formation des étudiants. Ils doivent quitter leur tour d’ivoire et aller vers les employeurs, soit sur la base directe de partenariat, soit en les impliquant dans leurs diverses activités ».

Pour faire face à ce problème de chômage de jeune, l’Organisation internationale du travail (OIT) préconise : « Intégrer les programmes et politiques en faveur de l’emploi des jeunes ; réformer l’éducation dans certains pays en retard ; établir des partenariats public-privé pour rassembler les ressources nécessaires et assurer aux jeunes des soins de santé ». Bien plus, il faudrait selon la jeunesse africaine, que les leaders africains, au-delà de l’emploi, développent des stratégies intégrées pour la jeunesse incluant, entre autres, l’amélioration de leur participation à la vie politique et à l’action sociale.

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