Sénégal : l’opposant Ousmane Sonko placé sous mandat de dépôt

Entendu lundi par le juge d’instruction Maham Diallo, l’opposant au chef d’État sénégalais inculpé de sept chefs d’accusation, a été placé sous mandat de dépôt ce 31 juillet 2023.

Ousmane Sonko a été présenté à un juge d’instruction ce 31 juillet 2023. L’opposant, arrêté depuis le 28 juillet, est poursuivi pour sept chefs d’accusations dont l’appel à l’insurrection et complot contre l’autorité de l’Etat », a déclaré Ousseynon Ngom, un de ses avocats. Son audition a démarré à 11h25, heure locale, à Dakar. L’opposant était assisté par ses avocats pour répondre des délits et crimes que le procureur de la république lui a signifié après l’avoir entendu samedi lorsqu’il lui a été présenté. Le PASTEF (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, L’Ethique et la Fraternité) créé en 2015 a été dissous.

Rappelons que Ousmane Sonko est l’opposant le plus tenace au président Macky Sall, qu’il a régulièrement accusé de comploter pour l’écarter de la présidentielle de 2024. Il a déjà été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, selon ses avocats et des juristes.

En février 2021, il est poursuivi dans une affaire de « viols et menaces de morts » à la suite de la plainte d’Adji Sarr, une employée d’un salon de beauté qu’il fréquente. Ce qu’il dénonce comme une « tentative de liquidation politique » menée par le camp présidentiel. Son arrestation va alors provoquer de violents affrontements entre ses soutiens et la police lors d’importantes manifestations.

Le 1er juin 2023, il est acquitté des accusations de viol et de menaces de mort, mais condamné à 2 ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ». Une condamnation qui va engendrer, les troubles les plus graves depuis des années au Sénégal ( 16 morts d’après les autorités et une trentaine selon l’opposition).

Ousmane Sonko

Né le 15 juillet 1974 à Thiès, Sonko est député à l’Assemblée nationale de 2017 à 2022 et maire de la ville de Ziguinchor depuis 2022. Leader du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF).Il est ainsi, candidat à l’élection présidentielle de 2019 sous la bannière de la coalition « Sonko Président » et arrive troisième à cette élection avec 15 % des voix derrière Idrissa Seck et le président sortant Macky Sall.

L’appel à l’insurrection
Opposant le plus visible sur la scène politique et farouche par sa ténacité à rassembler des foules, ces nombreuses déclarations sur internet pousse le peuple sénégalais à la révolte. Une présence sur internet qui est plus que menaçante et pourrait créer des violences farouche.

Il faut déjà relever sa déclaration il y a de cela deux jours sur un tweet de son compte. « Face à tant de haine, de mensonges, d’oppression, de persécution, j’ai décidé de résister. J’observe à compter de ce dimanche une grève de la faim. J’invite tous les détenus politiques à en faire de même. J’appelle une fois encore le peuple à rester debout et à résister au complot contre le projet et à l’oppression. Ce n’est surtout pas le moment de faiblir car la victoire n’a jamais été aussi proche ».

Au vu de tout cela, « les autorités sénégalaises ont annoncé ce 31 juillet 2023 la suspension de l’accès à internet sur téléphone via les données mobiles en raison de la diffusion de messages « haineux et subversifs » sur les réseaux sociaux, après les appels à manifestations liés à son arrestation le 28 juillet ».

Depuis ce matin, plusieurs stations d’essence sont fermées, les forces de l’ordre sont également déployées.